Faire des affaires au Burkina Faso : Ouagadougou, le charme de l’authenticité

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Malgré une vie politique parfois agitée, Ouagadougou a su conserver ce qui fait le charme du Burkina: une authenticité et un art de vivre africains. Cette capitale, située au centre du pays et au cœur d'une région très agricole, est le lieu de rendez-vous économique incontournable du "Pays des Hommes intègres", le Burkina Faso.

Autrefois appelé Haute Volta, le pays accède à l’indépendance le 05 août 1960. Il a été rebaptisé Burkina Faso en 1984. C’est l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, avec l’agriculture et l’élevage en tête des activités économiques. Les Organisation Non Gouvernementales y sont très présentes, elles constituent d’ailleurs un contingent non négligeable des déplacements professionnels dans ce pays aride.

Après le très récent épisode d’agitation politique, la vie quotidienne a repris son cours, sur un rythme d’autant plus paisible qu’ici, on cultive l’art de prendre son temps. Des bruits d’explosion peuvent éventuellement être entendus ces prochains temps, les autorités militaires ayant informé la population de Ouagadougou qu’elles allaient procéder à la destruction des obus et roquettes non explosées. Il n’y a donc pas lieu, a priori, de s’inquiéter des déflagrations engendrées par cette opération. Depuis le 5 octobre 2015, le couvre-feu est allégé ; il doit désormais être respecté entre 1h et 4h du matin sur toute l’étendue du territoire burkinabé.
 
Il n’est pas facile de faire des affaires au Burkina Faso sans posséder un tissu relationnel bien implanté dans le pays. Attention, il ne s’agit pas d’évoquer un quelconque trafic d’influence, ce n’est pas la méthode de cet état africain dont le nom veut dire «Pays des hommes intègres » mais de faciliter le travail préparatoire avant tout déplacement sur place. Les Burkinabès sont des gens sérieux et souvent de paroles, mais il faut savoir les convaincre et leur expliquer en quoi vous êtes meilleurs que les Chinois ou les Russes, très présents sur place.
 
Au-delà des affaires, la ville a su cultiver sa jeunesse en ponctuant les rues de bars et de restaurants très animés où, dès la nuit venue, les accents d'une musique burkinabé, originale et innovante, s'installe pour le plus grand plaisir des étudiants des universités toutes proches.

La ville pour rencontrer l’Afrique

Véritable lieu d'échange et de création, Ouaga est en permanence ponctuée par les cris des cireurs de chaussures, l'odeur des poulets grillés, le ronronnement des scooters et des mobylettes sans oublier le ballet des vélos qui se glissent entre d'énormes voitures aux vitres teintées. Avec la poussière rouge de la latérite, c'est le mariage des traditions et du modernisme qui surprend le plus dans la capitale. La tradition, c'est celle des Mossis, l'ethnie la plus importante de la ville qui lui donne une chaleur et un sens de l'accueil inégalé. On sait peu de choses sur l'histoire des Mossis, sans doute venus du Niger au 12ème siècle. Ni organisation politique, ni structure nomade, ce sont d'abord des guerriers en lutte contre le Mali qui, après avoir attaqués les comptoirs maliens, décidèrent de s'arrêter sur le plateau qui accueille aujourd'hui Ouagadougou.

Issue de cette histoire, la ville marie tout naturellement le français et le moré, le dialecte des mossis, sans que quiconque ne s'en étonne car ici tout le monde manie les deux langues en mélangeant parfois les mots. Étonnant dialogue que chacun manie à sa façon sans jamais surprendre son interlocuteur. Ouaga, c'est aussi le rendez vous des galeries d'art, maladroites parfois dans leur présentation mais d'une puissance unique dans des bronzes aux formes torturées, parfois insolites et d'une créativité sans fin. La ville, à sa façon, devient un centre artisanal ou s'essayent les idées les plus modernes. Les plus avancées.
 
Il ne saurait y avoir d'Afrique sans que le temps prenne son temps. A Ouaga, on flâne, on déambule, on regarde s'écouler les heures et les jours. D'autant plus étonnant que le climat sahélien donne parfois l'impression que  la ville a été désertée par ses habitants partis chercher à une quinzaine de kilomètres la fraicheur d'un cours d'eau. Mais bien à l'abri des petites maisons basses aux couleurs du désert, les habitants guettent la fraicheur. C'est elle qui donne le signal de la vie nocturne. Et transforme des rues vides en de véritables centres de vie, vibrant de plus d'un million et demi d'habitants.

L'art à chaque coin de rue

Incontestablement, les bronziers sont les vedettes de la vie culturelle burkinabée. La frontière entre artisanat traditionnel et démarche artistique est souvent difficile à faire. Mais à Ouaga on ne peut passer à côté de cet art du feu qui mélange matériaux en fusion, pigments et terre séchées. Incontestablement, Idrissa Guira a franchi cette frontière invisible qui a fait de lui un créateur au sens premier du mot. Dépassées les statuettes classiques, nous entrons ici dans l'univers d'un concepteur qui puise ses idées dans la vie de tous les jours. Des vendeurs d'eau glacé, il empreinte la silhouette pour forger un pendule aux lignes équilibrées. D'une mère accompagnée de ses enfants il retiendra les lignes filiformes et des bras aux coudes accentuées et triangulaires.
 
L'autre art local, c'est la musique. Pas moins d'une dizaine de bars et autres maquis dansants ou boites de nuit viennent animer les soirées. Il faut alors aller de piste de danse en piste de danse, du "Pouvoir d'achat" à "l'Allocodrome" sans oublier "la Coquette" ou "l'Oscar du faso". Partout la musique anime la rue, en "live" avec de petits orchestres ou des DJ survoltés, quand la radio ne prend pas le relais. La radio constitue d'ailleurs bien souvent le fond sonore du marché central, organisé en métiers. De la nourriture aux vêtements en passant par les petits métiers, le marché Rood Woko a perdu un peu de son âme depuis sa reconstruction, mais riche de couleurs et d'énergie, c'est un endroit formidable pour prendre le pouls de la ville. Il est situé entre la mairie centrale et la place des Nations-Unies. Seule règle d'or pour le visiter: savoir négocier !
 
Dire qu'il n'y a qu'une seule Ouaga serait mentir, tant la diversité fait partie de la ville. Du restaurant de rue, à celui plus européanisé, climatisé à souhait, l'offre culinaire est multiple. Sous allures de belle endormie sommeille un volcan en activité. Une sorte de ruche bourdonnante où la rencontre avec la population est permanente. Car voilà l'autre richesse du pays : des habitants heureux qui le font savoir et partagent avec le voyageurs des moments de bonheur simple. Ouaga est en soi une destination à consommer sans modération.
Le Carnet d'adresses
 
A voir
● Le monument consacré aux Héros Nationaux (dit aussi Monuments des martyrs) est là pour replonger dans les racines du pays. Construit autour d'un symbole fort, la calebasse, il met en scène les quatre étapes qui conduisirent à l'autonomie du pays : l'indépendance, la déclaration de la république, la révolution populaire et l'arrivée de la démocratie. En son centre, une flamme "éternelle" symbolise la lumière portée par les hommes, seule garante d'un avenir lumineux et d'une paix bien établie.  En hauteur, situé dans un anneau qui symbolise la solidité de l'unité nationale, le mémorial abrite le musée de l'histoire politique.
● Le  musée National possède de très beaux masques traditionnels des principales ethnies du Burkina et d’importantes collections d’objets artisanaux, depuis les instruments de musique jusqu’aux superbes paniers, poteries et outils agricoles encore fabriqués dans toutes les régions du pays.
Le Musée National - Avenue du Musée national - Tél : (226) 50 39 19 34.
 
● Le musée de la Musique, inauguré en 1999, utilise au mieux les matériaux locaux: la brique de terre, la pierre et un peu de bois brut en décoration. Le visiter, c'est comprendre à quel point la musique fait partie de la vie de tous les jours. Ici, c'est même un art de vivre construit autour des rythmes et des tonalités des calebasses. Et ne vous y trompez pas: chaque note, chaque sonorité raconte déjà le début d'une histoire. Au menu du musée : 163 instruments qui dressent la cartographie sonore du pays. Pour mieux suivre l'itinéraire des notes, le choix d'une muséographie détaillée et commentée donne au visiteur les clés d'un monde apparemment difficile à saisir. Notons que de très nombreuses expositions thématiques sont proposées et qu'il est fréquent de croiser des groupes de musiciens venus jouer dans l'enceinte même du bâtiment.
Avenue d'Oubritenga, face au Lycée Philippe Zinda Kaboré - (226) 50 32 40 60
Ouvert du mardi au samedi, de 9h à 12h et de 15h à 18h.

 
Boites de nuit/maquis dansants
 
• L'Oscar du Faso
Avenue du conseil de l'entente – Tél. (226) 50 34 41 56
 
• L'Allocodrome
Avenue Babanguida, à 500 m après le Karnold
 
• La Coquette
secteur 16, côté Ouest de M’nifou – Tél. : (226) 70 27 34 70
 
• Le Pouvoir d'Achat
avenue Dimdolmson, près du rond point des Nations Unies
Tél. : (226) 70 22 19 64 ou le (226) 50 39 89 96.
 
Restaurants
 
● Le Vert Galant
172, Rue Amirou Thiombiano – Tél. : (226) 30.69.80
 
● Le verdoyant
C’est le lieu préféré des expatriés qui s’y retrouvent tous les jours (sauf le mercredi). Installé au rond-point des Nations Unis, il propose des menus variés et surtout les meilleures glaces de la ville.
Rond Point des Nations Unies, Avenue Dimdolobson, Ouagadougou - Tél. : (226) 50 31 54 07
 
● Le Fromager
Ce n’est pas du fromage mais de l’arbre du même nom que ce restaurant tient son nom. Petit restaurant au menu varié (africain, européen, chinois et pizza) caché derrière le marché de Zogona. Pour une bonne viande, c’est ici que vous irez. Très bonne adresse pour un repas d’affaires détendu, sans contrainte vestimentaire. Sur demande, le chef peut proposer des plats locaux.
Avenue Babanguida, Ouagadougou – Tél. : (226) 70 57 75 20
 
● L'Olivier nouveau
Tenu par le Français Michel Martin rue Maurice Yameogo juste aux feux tricolores du siège sociale de l’Ecobank à Koulouba - Tél : (226) 50 33 58 71
 
Des hôtels sécurisés
 
● Laico Ouaga 2000
C’est l’ex Sofitel de la ville et sans doute l’un des établissements internationaux les mieux sécurisés de la ville. Piscine extérieure, restaurant et une connexion Wi-Fi gratuite sont complétés par un court de tennis, une salle de sport et plusieurs salles de réunion.
A partir de 185 € la nuit
 
● Golden Tulip Le Silmande
Sécurisé et confortable, voilà les deux qualités de cette hôtel à l’organisation très internationale. 170 chambres, 2 restaurants climatisés et une navette gratuite pour l’aéroport permettent aux voyageurs d’affaires de profiter du centre-ville, à quelques pas de l’établissement. Avec une discothèque qui reçoit les jeunes branchés de la ville et deux courts de tennis couverts, c’est sans doute la meilleure adresse de la ville.
 
Ambassade de France et Consulats
Avenue du Trésor, BP 504, Ouagadougou
Tél. (226) 25 49 66 66
Permanence 24h/24 : (226) 78 71 86 07

Vie pratique

● Visa d’entrée (PDF du formulaire en fin de page)
Il faut un visa pour entrer au Burkina Faso. Les pièces sont à fournir à l’ambassade du Burkina Faso en France
159 Boulevard Haussmann 75008 Paris
Téléphone :(33) 01 43 59 90 63
Télécopie :(33) 01 42 56 50 07
- Deux formulaires à remplir, dater et signer
- Un passeport dont la validité doit être supérieure de 6 mois après la fin du séjour
- Deux photos d’identité identiques - format 4,5 x 3,5 cm (pas de photocopie ni de photo scannée)
- La photocopie du billet d’avion aller/retour ou l’attestation de voyage ou l’attestation d’assurance rapatriement
- Heures de dépôt : 9 heures 30 - 12 heures
- Heures de retrait : 15 heures 30 - 16 heures 30

Tableau des nouveaux tarifs des visas d’entrée au Burkina Faso depuis le 1er janvier 2014.
- Visa Transit
1 à 3 jours : 18 euros
- Visa court séjour (1 à 90 jours maximum) :
- Visa d’affaire
Une entrée : 88 euros
Plusieurs entrées : 113 euros
 
● Sécurité
Au regard du contexte sécuritaire régional, les déplacements dans la zone nord et ouest du Burkina Faso, désormais colorée en rouge, sont formellement déconseillés. Il est créé une zone orange qui débute au nord de Bobo-Dioulasso, ville située en zone jaune pour se prolonger jusqu’à Banfora, ville située en zone orange et Niangologo, dans laquelle les déplacements sont déconseillés, sauf raison impérative.
Dans la zone frontalière avec le Niger, les ressortissants français, résidents ou de passage, sont invités à faire preuve de vigilance renforcée et de prudence.
Attention à Ouaga, une augmentation des vols avec violence, principalement à la nuit tombée, étant constatée, il convient de faire preuve de vigilance renforcée et de respecter les règles de prudence énumérée par l’Ambassade de France :
  • Eviter de circuler à pied et en cyclomoteur, de manière isolée, après le coucher du soleil ;
  • Dissimuler les sacs, surtout lorsqu’on circule sur un deux-roues, et éviter le port de sac à dos ;
  • Eviter de conserver passeport, espèces et carte bancaire dans le même sac ;
  • Se montrer discret en sortant ou rangeant son portefeuille dans les lieux publics ;
  • Verrouiller portes et fenêtres des véhicules ;
 
● Circuler au Burkina
L’Ambassade de France recommande très fermement de ne pas circuler la nuit sur les routes en raison du mauvais état de ces dernières, des animaux errants et des véhicules dépourvus de feux de signalisation, mais surtout compte tenu d’une forme de banditisme récurrente, l’attaque des voyageurs par des coupeurs de route, lesquels n’hésitent pas à se livrer à des actes de violence sur leurs victimes, mettant leur vie en danger (agression à l’arme blanche ou à main armée).
En cas d’accident de la circulation, ne pas déplacer le véhicule et alerter police secours (17) ou la compagnie de gendarmerie la plus proche, ainsi que le consulat (N° d’urgence : 70 33 93 68).
Si vous voyagez en taxi ou en voiture de location avec chauffeur, il est fondamental de s’assurer que le chauffeur du véhicule soit bien titulaire d’un permis de conduire et que le véhicule soit en bon état (ceinture de sécurité, état des pneus, rétroviseur, etc.). Il est notamment formellement déconseillé de circuler sur le plateau de véhicules de type pick-up, qui n’offrent aucune garantie de sécurité.
En cas d’accident corporel, prévenir les pompiers (18) ou "Burkina secours" (70 60 60 60), si l’accident a eu lieu dans la zone de Bobo-Dioulasso.

● Conseils santé:
- Se faire vacciner avant votre arrivée. Le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire. Les vaccins contre les hépatites A et B, la méningite, la typhoïde, la tuberculose et le Tétanos, poliomyélite, diphtérie (DTP), sont fortement recommandés.
- Depuis avril 2015, plusieurs centaines de cas de méningite, dont certains mortels, ont été relevés, en particulier dans le département de Zambo, au sud-ouest du pays. Il est donc recommandé d’être vacciné contre la méningite à méningocoque (vaccin tétravalent) au moins 10 jours avant le séjour
- Il est également fortement recommandé de prendre des mesures nécessaires pour se protéger du paludisme, maladie parasitaire présente de façon permanente au Burkina Faso avec des poussées plus importantes en saison pluvieuse, de juin à octobre. Prenez conseil chez votre médecin ou dans un centre médical international..
- Surveiller l’hygiène générale et plus spécialement l’hygiène des mains.
- Veiller à ne manger que des viandes ou poissons bien cuits (risque d’amibiase ou autres parasitoses intestinales).
- Boire abondamment (risque de déshydratation, coup de chaleur, calculs dans les voies urinaires).
- Consommer suffisamment de sel, utiliser éventuellement des solutions de réhydratation orale (surtout en cas de transpiration importante et de diarrhée).
- Éviter les efforts physiques intenses en milieu de journée.
- Se protéger des coups de soleil (chapeau, crème filtrante).
- Ne jamais se baigner en eau douce hors des piscines traitées.

Transports
- Location de véhicules:
Il est possible de louer des voitures avec chauffeur en s’adressant aux agences de voyages ou via les hôtels. Il faut compter environ 35 000 francs CFA par jour pour une voiture de tourisme et 65 000 francs CFA pour un 4x4, indispensable dans certaines parties du pays. Avant de s’engager, il est recommandé de se faire confirmer si le kilométrage est illimité et si le carburant est compris dans le prix. Il est également préférable de privilégier le meilleur rapport qualité-prix plutôt que le prix le plus bas qui peut réserver de mauvaises surprises.
 
- Location de taxis:
À Ouagadougou comme à Bobo-Dioulasso circulent des taxis de couleur verte et des taxis de couleur jaune. Les taxis verts sont des taxis collectifs qui circulent dans les différents quartiers et convergent souvent vers le grand marché. Une course coûte, selon la longueur du trajet, de 300 à 500 francs CFA. Ce tarif est majoré en soirée et la nuit. Les taxis-motos ne sont pas d’un usage courant au Burkina Faso. Il existe aussi des taxis individuels qu’il est possible de réserver par téléphone.
Les taxis jaunes sont disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à Ouagadougou. Il existe trois sociétés principales : Allô Taxi (tél : 66 66 99 99), Chic Taxi (tél : 25 41 02 02) et City Cab (tél : 64 66 71 71)
 
- Circulation à deux-roues:
La moto, mode de transport bon marché, peut s’acheter ou se louer. Une moto neuve d’imitation chinoise coûte environ 400 000 francs CFA. La même moto originale coûte environ le double. Tout vendeur a l’obligation légale de fournir un casque gratuitement pour l’achat d’une moto : réclamez-le au vendeur. Il est vivement conseillé de porter le casque et d’observer une extrême vigilance compte tenu des conditions de circulation (trafic, respect du code de la route, etc.) Pour la location, il est conseillé de se renseigner auprès d’un vendeur ou réparateur de deux-roues.

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