John Baird Smith, Airplus: «Les moyens de paiement sont et seront au cœur du voyage d’affaires ces prochaines années»

Si les moyens de paiement progressent globalement dans le monde du business travel et jouent désormais un rôle essentiel pour la consolidation des dépenses et la validation des déplacements professionnels, la carte logée est l'un de ceux qui se développent le plus. Et pour cause : elle multiplie les atouts, même si elle reste méconnue. Elle part d'ailleurs avec un handicap de base, son nom! On parle en effet de carte logée mais aucune carte n'est en place dans cette affaire, c'est bien d'un compte logé dont il est question, compte destiné à simplifier les achats et en collecter les données pour mieux les analyser. C'est pour mieux présenter ses avantages qu'AirPlus‎ annonce la sortie, à l’occasion du Market Place du voyage d’affaires, d’un livre blanc sur cette formule de paiement. Explications de John Baird Smith.

John Baird Smith : Nous le constatons depuis des années : les moyens de paiement sont les éléments prépondérants de la chaîne du voyage d’affaires. Pour nous, ce ne sont pas simplement des comptes logés ou des cartes virtuelles que nous proposons à nos clients, c’est un ensemble d’outils qui vont lui permettre de faciliter ses achats mais également de les mesurer en temps réel et d’en comprendre les tenants et les aboutissants pour un reporting intelligent. La carte logée est acceptée par un grand nombre de fournisseurs : les compagnies aériennes, en général le plus grand poste de dépenses voyages des entreprises, les loueurs de voitures, les plateformes hôtelières et de plus en plus de compagnies de transport ferroviaire. Avec ce livre blanc, nous parlons aussi de services aux clients. On ne peut pas résumer l’offre de la carte logée à un simple outil de paiement, ce serait réducteur et faux. Derrière un compte, ou une carte virtuelle, il y a un ensemble de services qui va de la dématérialisation à la gestion fine et analytique de la dépense. Nous disons qu’intégrer les moyens de paiement aujourd’hui dans la chaîne du voyage d’affaires est un avantage stratégique pour le client final.

John Baird Smith : Non, votre formulation est exagérée mais nous entendons, ci et là, des arguments commerciaux qui sont très éloignés de la réalité. Je rappellerais, entre autres, que le titulaire d’un compte logé, qui est toujours une entreprise, n’a aucun coût d’exploitation lorsqu’il utilise son compte. C'est la finalité du document que nous préparons. Un outil de travail concret et précis autour des moyens de paiement.

John Baird Smith : Permettez-moi de repréciser des éléments simples. La Carte Logée a un coût (Merchant fee) comme toute carte de paiement. Le coût de la carte logée est supporté par les compagnies aériennes pour les réservations de billets d'avion, les loueurs de voiture ou centrales hôtelières dans le cadre de réservations effectuées directement par les entreprises auprès de ces marchands. L’agence de voyages peut être concernée uniquement pour les réservations de billets de train en France et leurs frais de services. On le voit bien, à l’exception de la SNCF qui, pour des raisons économiques qui lui sont propres, n’accepte pas les paiements par carte logée en dehors du portail dédié à l’entreprise, tous les achats réalisés avec un compte logé font l’objet d’un coût financier, modeste, pris en charge par le fournisseur. Je vous ferais remarquer au passage que la loi ne permet pas de refacturer des frais non payés par les agences ou les intermédiaires de tout type car elle même ne les paye pas.

Pour les fournisseurs, le compte logé, c’est la garantie d’être payé quelle que soit la situation économique de l’entreprise au moment où l’achat est fait. C’est donc une sécurité évidente dans des délais parfaitement maîtrisés. Pour les agences de voyages et autres marchands, les moyens de paiement apportent aussi des avantages au-delà du paiement. Ils permettent d'optimiser les processus internes et de positionner le paiement non pas comme un instrument comptable mais un outil permettant de renforcer la relation commerciale avec ses clients

John Baird Smith : C’est une approche du marché à un instant T. On peut constater qu’en ce moment, le coût de l’argent est assez faible et permet donc une vision qui peut sembler favorable aux fournisseurs. Imaginez un court instant qu’il y ait défaillance du client, les factures engagées sont alors à la charge du fournisseur qui devra y faire face quelle que soit sa situation financière. Nos moyens de paiement apportent une valeur ajoutée évidente à l’ensemble de la chaîne mais permet aussi d’intégrer des services utiles aux entreprises que ce soient les assurances, la fourniture d’un green report pour la politique RSE et bien évidemment le reporting permanent et ajustable à sa propre grille de lecture.

John Baird Smith : Il y en a plusieurs. Je vous citerai entre autres celles liées au BSP et à Iata. J’ajouterais, l’ensemble des économies d’échelle réalisées en matière de consolidation et d’écritures comptables ou les aspects législatifs associés aux moyens de paiement. Ce sont, entre autres, des garanties appréciables par le fournisseur ou le client. Beaucoup d’entreprises sont obnubilés par une vision très réductrice des Merchant fees, il faut dédramatiser cette approche. Il faut, au contraire, globaliser et regarder dans le temps l’apport d’un compte logé à la relation entreprise/fournisseurs. Dans la chaîne globale des paiements, la carte permet une meilleure organisation matricielle et comptable de l’entreprise. Elle est rassurante pour les directions financières et les directions générales car elle va permettre à la fois de mesurer la nature de la dépense engagée dans les déplacements professionnels et donc une répartition budgétaire beaucoup plus logique voir analytique en fonction des besoins.

John Baird Smith : Ils font et feront plus que s’intégrer. Ils sont les éléments indispensables de la dématérialisation du voyage d’affaires. Sans eux, il ne peut pas y avoir de consolidation des dépenses engagées, pas même de reporting et encore moins de vision à moyen et long terme de la politique voyages de l’entreprise.

La nouvelle technologie qui facilite l’acquisition doit également intégrer la simplification du paiement via des outils qui garantissent aux fournisseurs et à l’entreprise le respect des contrats signés ou de la politique voyage à suivre. Nous avons engagé des expériences menées aux États-Unis sur les paiements sans contact, le NFC, ils ne pourraient exister sans des moyens de paiement structurés et sécurisés. C’est l’ensemble de cette vision que nous voulons partager aujourd’hui avec nos clients comme avec nos fournisseurs. Il ne m’apparaît pas nécessaire de montrer du doigt telle ou telle pratique, tel ou tel fournisseur, mais au contraire d’expliquer et de détailler en quoi les comptes logés ou les cartes virtuelles apportent une tranquillité d’esprit à l’ensemble des acteurs du voyage d’affaires. Ce sera aussi le contenu du livre blanc que nous présenterons au Market Place.

John Baird Smith : C’est évident que nous nous sommes adaptés aux besoins de nos clients. Aujourd’hui, quel que soit leur système comptable, nous leur fournissons des relevés qui s’intègrent dans leur propre chaîne de gestion, avec leurs propres outils comptables. Voilà un service «gain de temps» pour l’entreprise. Et nous savons le faire pour des outils fixes ou mobiles, en toute transparence. Encore une fois, au risque de me répéter. Il faut soulager et sécuriser la chaîne des déplacements professionnels avec des outils qui garantissent une approche équilibrée et juste des achats. Que demander de plus?

Entretien réalisé par M. Lévy.