L’AFTM à la rencontre de IATA à Genève pour évoquer la NDC

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C'est une belle reconnaissance pour l'AFTM et un geste politique fort qui va permettre aux acheteurs membres de l'association de mieux comprendre les arcanes du NDC. Avec près de 5 heures de réunion dans les bureaux de l'IATA à Genève, l'association a pu aborder tous les grands sujets du transport aérien. Objectif : assurer un travail d'information auprès des adhérents sur les évolutions de la distribution aérienne.

"Nous avons la volonté d'être très pédagogues auprès des adhérents de l'AFTM qui nous sollicitent pour comprendre tous les changements qui s'annoncent dans le transport aérien", précise d'emblée Michel Dieleman, le Président de l'AFTM. "En allant à la rencontre de IATA nous voulions poser toutes les questions qui permettront à chacun de nos membres et partenaires de construire leur propre stratégie de négociations et d'achat". Avec Michel Dieleman et Thibault Barat, le Délégué Général de l'AFTM, Ptisem Djeghbal, qui dirige la Swiss Travel Management. Face à eux, deux spécialistes du dossier : Yannick Hoyles en charge du NDC chez IATA et Olivier Hours (Head NDC Engagement and Adoption chez IATA) bien décidés à aborder tous les sujets souhaités par l'AFTM, même les plus complexes.

Sans surprise, c'est autour du NDC et des frais annoncés en avril prochain que le gros des échanges s'est consacré. "Nos acheteurs le demandent très clairement", explique Michel Dieleman "Qui va payer la fin des GDS et les agrégateurs qui se mettent en place ? Comment vont évoluer les SBT que nous avons eu du mal à mettre en œuvre avec l'automatisation de l'émission des billets et surtout comment allons-nous être certains de disposer de l'ensemble des offres des compagnies aériennes pour avoir une vraie comparaison tarifaire ? Ce sont des sujets importants qui font bouger les budgets et les stratégies". Mais Michel Dieleman n'est pas naïf et sait bien qu'à toutes ces questions, IATA ne saurait répondre. Yannick Hoyles a toujours été clair : "NDC est un langage informatique, le XML, chaque compagnie aérienne intègre ce qu'elle souhaite et développe ses relations comme elle l'entend". N'empêche, échanger c'est comprendre et faire évoluer les dossiers. "Nous avons eu le sentiment que cette rencontre permettait à IATA de toucher du doigt des problématiques du corporate français qu'elle ne possédait pas forcément dans le détail", conclut Michel Dieleman.

Et maintenant ? "Un travail commun va débuter pour échanger avec IATA sur les grands sujets abordés", poursuit le patron de l'AFTM "Nous allons faire remonter à nos interlocuteurs les informations du marché français du business travel, nous organiserons des webinars pour échanger sur des points plus complexes à percevoir". L'AFTM a été invité en juin prochain au IATA Summit à Genève mais pour l'Association, il faut aussi informer en permanence via les outils de communication que sont le site et la newsletter.

Au-delà du NDC, l'AFTM a aussi abordé les évolutions des moyens de paiements, la normalisation des datas financières et abordé deux sujets attendus par les fournisseurs : le fond de garanties des compagnies aériennes en cas de défaillance de l'une d'entre elle et l'évolution du BSP, qui modifie sensiblement les délais de paiements. "Là encore, ce sont des sujets du quotidien pour nos adhérents", détaille Michel Dieleman, "On l'a bien vu avec la récente faillite d'Air Berlin. C'est notre mission de défendre les intérêts de nos entreprises".

Pour une première rencontre, c'est un coup de maître car l'AFTM a réussi à s'imposer comme l'interlocuteur de choix face à une structure mondiale qui a toujours fait peu de cas des attentes de ses clients. En engageant le dialogue avec les acheteurs francophones, IATA fait le pari de la transparence. L'AFTM n'en demande pas plus et démontre qu'elle peut apporter beaucoup à la réflexion du transport aérien dans le voyage d'affaires.