Liaison Paris/Bordeaux, une cause perdue pour Air France?

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Sans grande surprise, les effets du train à grande vitesse entre Paris et Bordeaux devraient se faire encore plus sentir en 2018. La communication de la SNCF, renforcée par les résultats publiés en novembre dernier, semble conforter l'inversion des moyens de transport entre la capitale et la cité du vin.

Selon l'aéroport de Bordeaux, la liaison aérienne avec Paris est en recul de 7,5 % en 2017 avec 1,5 millions de passagers transportés. Pour 2018, selon des estimations de la SNCF, la part du train dans cette liaison jugée capitale pour l'économie en Aquitaine devrait atteindre plus de 87 % contre 82% aujourd'hui. En 2017, le train aurait transporté 2,7 millions de passagers vers le grand Sud-Ouest.

Du côté du transporteur aérien, les chiffres de SNCF sont bien en dessous des prévisions que le transporteur ferroviaire avait donné en juillet dernier au démarrage de la LGV. Mais l'avion conserve des arguments : "L'offre internationale au départ de Paris, principalement sur le long-courrier, est une arme concurrentielle importante", souligne un cadre d'Air France proche du dossier, "Elle permet aux voyageurs de rejoindre directement via l'avion leur aérogare de départ. Un argument largement utilisé auprès des entreprises et qui explique le maintien des 10 fréquences journalières maintenues au départ de Bordeaux vers Charles De Gaulle et Orly".

Mais SNCF n'a pas dit son dernier mot. Une vaste campagne de promotion tarifaire est prévue pour les prochains mois et le début du printemps. Elle aura pour mission de démontrer que le train, de centre-ville à centre-ville, est un atout pour le voyage d'affaires. Les propos restent cependant mitigés pour les entreprises installées dans la périphérie bordelaise, qui considèrent pour leur part que, malgré les contrôles et délais aéroportuaires, rejoindre l'aéroport est plus simple que d'aller en centre-ville où le stationnement reste compliqué et la circulation difficile.

Officiellement, cette bataille train/avion n'intéresse pas directement les acheteurs locaux qui considèrent que c'est la finalité du voyage qui fera le choix du moyen de transport utilisé pour se rendre à Paris. Une remarque déjà formulée en mai dernier, et toujours d'actualité.