Pour Alexandre de Juniac, «Air France est incontournable et insubmersible»

201

Interrogé ce 12 novembre par la commission sénatoriale du développement durable, Alexandre de Juniac s’est montré pugnace sur les grands dossiers qui concernent directement le groupe. Quelques semaines après la grève qui a coûté 500 millions d’euros à Air France, la commission voulait connaître la situation de l’entreprise et ses projets. Les réponses du patron du groupe ont été celles d'un boss déterminé.

Pour Alexandre de Juniac, l’avenir d’Air France ne peut que s’éclaircir: «Nous sommes des acteurs forts du transport aérien mondial», affirme le Président du groupe Air France KLM qui veut croire «en un redressement des activités ces prochains mois». Il n’a esquivé aucune question en détaillant la stratégie d’Air France pour reconquérir des parts de marché sur les segments court et moyen-courriers. Il a évoqué le rôle de Transavia, la filiale low cost qu’il veut développer dans l’intérêt de la compagnie et de ses salariés. Dans l'attente de l'accord entre le SNPL et la compagnie - qui doit encore être validé par les pilotes en referendum - Transavia France devrait recevoir sept avions de plus l'été prochain. Alexandre de Juniac compte, en application de l'accord, développer des lignes et employer des pilotes qui viendront d'Air France mais aussi de la filiale régionale Hop!. «La concurrence féroce des low cost est devenue préoccupante pour une compagnie pour Air France qui doit tout mettre en œuvre pour rester compétitive», souligne le Président qui précise : «En Europe, Ryanair transporte plus de passagers qu’Air France-KLM dans le monde. Il faut être conscient que les low-cost vont doubler leur flotte entre 2013 et 2020». Pour autant, interrogé par des sénateurs inquiets sur l’avenir de la compagnie, Alexandre de Juniac a souhaité rassurer: «Air France - KLM possède le deuxième réseau intercontinental du monde et sa situation financière s’améliore, l’entreprise n’est donc pas près de disparaître».

Comme on pouvait s’y attendre, il a également évoqué l’impact des stratégies agressives des compagnies du Golfe et du Sud-Est asiatique sur le segment long-courrier. «Ce sont des compagnies largement subventionnées», affirme-t-il en demandant à la Commission européenne d’ouvrir des négociations pour obtenir une concurrence équilibrée.

Interrogé sur le rapport Le Roux, il demande que le gouvernement applique sans délai les mesures recommandées par le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. «Il faut soutenir et aider le pavillon français», en «révisant l’assiette de la taxe de solidarité et en exonérant les passagers en correspondance de la taxe de l’aviation civile». Mais au-delà des chiffres, c’est l’état du pavillon français qui inquiète Alexandre de Juniac. «Une aide directe de l’état ne serait plus possible aujourd’hui», remarque le Président d’AF/KLM qui ajoute ne pas la solliciter. Mais un soutien fort du gouvernement aux compagnies aériennes françaises serait souhaitable.