SNCF : Pepy dit non à la privatisation

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"La privatisation, même pas en rêve", a tonné ce matin Guillaume Pepy, le patron de SNCF qui souligne que "SNCF appartient à tous les Français". Interrogé ce 20 février sur France Info, il se dit persuadé qu’il "n’y aura pas de grandes grèves à la SNCF". Son arme de séduction des syndicats : la concertation qu’il "juge essentielle à la compréhension des évolutions naturelles de l’entreprise".

Guillaume Pepy affirme que "Les cheminots ont intérêt à ce qu'il y ait un avenir pérenne pour la SNCF" et c'est ce qu'il a répété ce mardi matin sur France Info. Dans son rapport remis jeudi 15 février, Jean-Cyril Spinetta, préconise de transformer la filiale SNCF Réseau d’établissement public de coopération intercommunale (Epic) à société anonyme (SA) à capitaux publics. Un simple changement de formule économique mais le mot qui compte, c'est "capitaux publics" et Guillaume Pépy n'entend pas que cela change, contrairement aux suppositions de certains syndicats : "La proposition que fait Jean-Cyril Spinetta, c’est que nous devenions une société nationale" a expliqué Guillaume Pepy. "Personne n’a parlé de privatisation. Une société nationale, c’est une société qui ne peux pas être privatisée", a affirmé le dirigeant de la SNCF. Il reste que c'est à l'Etat de décider, et il l l'a récemment reconnu à Lille, lors des journées des entrepreneurs du voyage, l'Etat est "seul décisionnaire en matière d’orientation et de stratégie".

Mais si les propos sont rassurants, la réalité n’est pas perçue de la même façon au sein des syndicats. Selon des sources salariales, le dialogue entre Edouard Philippe et les patrons de la SNCF aurait clairement établi les attentes du gouvernement qui veut une réforme profonde du régime des cheminots dont le coût exorbitant n’est pas acceptable au titre de l’équité nationale. Finies aussi les lignes déficitaires a rappelé le Premier Ministre, qui veut que le dialogue permette l’évolution des mentalités au sein de SNCF.

Jusqu'où est prêt à aller Guillaume Pépy lorsqu'il parle de concertation ? "Pepy est un fin communiquant", dit-on à Sud Rail, "Mais cela ne suffit plus. Il faudra des actes concrets pour montrer aux cheminots qu’il est des leurs". Bref le débat engagé évite pour le moment de trop faire appel aux menaces de grève. Le patron de la CGT, Philippe Martinez, l’a affirmé sur Europe 1 : "Il y aura des trains au printemps, des trains qui rouleront". Mais il veut avant tout rencontrer le premier Ministre pour connaître ses intentions.

Dernière organisation à entrer dans le débat, la Fédération des usagers (Fnaut), qui veut défendre les petites lignes de train, qu’elle juge essentielle à l’économie nationale. Bruno Gazeau, le Président de la Fnaut, souhaite qu'un "bon nombre de petites lignes et de lignes régionales puisse être maintenu". Reçu ce mardi 20 janvier au matin par le chef du Gouvernement il affirme que ses arguments ont été entendus. Il reste à savoir s’ils seront appliqués.