Taxis/VTC cette grève du 11 juin devrait perturber la circulation

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Ralentissements, blocages des accès aéroportuaires, bouchons organisés sur les grands axes parisiens et dans une dizaine de villes de province… Le menu de cette journée du 11 juin, auquel va s’ajouter la grève de la SNCF risque d’être indigeste pour bon nombre de salariés.
« Cette grève est inutile car les grandes lignes du rapport Thévenoud sur les points de friction entre VTC et Taxis sont toujours en discussion » commente Yanis Kiansky, fondateur et dirigeant d’Allocab.

Au-delà des perturbations qui agacent, le mouvement européen est complexe à comprendre pour les clients. D’autant que les revendications des taxis sont, pour certaines, anti concurrentielles et ne tiendraient pas devant la cour européenne de Justice. Un mois avant le vote au Parlement d’une loi composée de 10 articles censés remédier au désaccord entre taxis et VTCs, à Paris, les fédérations de taxis sont bien décidées à répondre à l’appel à la grève européenne du 11 juin lancée par les taxis de Londres.

Tous les patrons français de sociétés de VTC sont pourtant formels, l’époque est à la négociation plus qu’au conflit. Signe d’une volonté d’apaisement, le rapport Thévenoud est jugé constructif même si quelques points méritent d’être développés. Preuve de l’ouverture, le rapporteur ne s’oppose plus à la maraude électronique, à condition qu’elle soit ouverte à tous. Son rapport précise même qu’ « Il faut moderniser la réglementation pour offrir aux taxis de nouvelles opportunités de développement plutôt que de déréguler et de racheter les licences ». Toutes les fédérations professionnelles des taxis ne partagent pas cette même approche. «L’idée de proposer une base de données des véhicules, via un puce intégrée dans les taximètres va offrir aux taxis de nouvelles opportunités de développement commerciale», poursuit le jeune patron d’Allocab. «Nous serions même les premiers à profiter d’un tel outil technologique qui permettrait aux taxis d’être intégrés aux besoins de nos clients».

Même vision pour Yves Weisselberger, le patron de SnapCar qui demande que ce mouvement cesse : «Officiellement, les taxis font grève parce qu’ils souhaitent la suspension de la procédure de dépôt de loi par Monsieur Thévenoud et être consultés avant qu’elle soit soumise au vote. Or, la discussion est engagée depuis des mois avec médiation à l’appui mais les taxis font trois pas en arrière dès que nous en faisons un en avant». et Yves de poursuivre : «Officieusement, cette grève représente une levée de boucliers des Centrales Radio Taxis existantes qui voient d’un mauvais œil la proposition 1 du rapport Thévenoud. Celle-ci consiste à permettre la géolocalisation des taxis et à mettre cette information publiquement à disposition d’applications de réservation. Encore une fois en s’opposant à cette proposition, c’est la notion de service aux particuliers qui passe à la trappe». Tout est résumé.

Enfin, la rumeur d’une interdiction aux VTC de la voie taxi ouverte entre Paris et CDG est elle aussi juridiquement contestable tant elle déformerait la concurrence. «Au final, il faut nous donner des armes identiques et des contraintes adaptées», explique Yanis Kiansky «La grève ne va rien régler tant que des discussions constructives et sérieuses n’auront pas lieu».