Comment l’intelligence artificielle générative impacte-t-elle les achats ?

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Lors du Carrefour des Experts GBTA du 27 février 2024, plusieurs fournisseurs se sont penchés sur la façon dont l’intelligence artificielle générative peut aider les responsables des achats et les travel managers dans leurs fonctions. Avec l’adoption de cette technologie dans le segment, la promesse d’une plus grande pro-activité pour une meilleure gestion des coûts semble se dessiner.

Si l’intelligence artificielle présente un potentiel indéniable pour simplifier l’expérience de voyage des collaborateurs, elle peut également aider les directions des achats à rationaliser les coûts et, à terme, à adopter une posture proactive. “L’automatisation des tâches répétitives permet d’améliorer la productivité en libérant du temps à l’ensemble des collaborateurs”, estime Christophe Hamonic, Managing Director FCM Travel France au Carrefour des Experts GBTA, qui voit également dans l’utilisation de l’IA une aide à la décision grâce à l’exploitation de données plus fiables.

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A la clé, plus de pro-activité de la part des TMC mieux équipées pour identifier les opportunités d’optimisation. Un exemple de collaboration homme-machine excitant pour le secteur qui semble embrasser pleinement le potentiel de ces technologies.

Un levier de motivation et de personnalisation

Pour les développeurs en agence, l’IA apparaît ainsi comme un véritable levier de motivation. “90% des projets présentés lors d’un hackathon réalisé en interne étaient relatif à l’IA générative”, illustre Stéphane Reynaud – Amex GBT Egencia. 

Pour lui, les champs d’application de l’intelligence artificielle dans l’optimisation des achats sont multiples, dans la gestion de la fraude, l’optimisation des revenus des fournisseurs au sein de la TMC mais aussi pour aider les acheteurs à mieux paramétrer les politiques voyage. 

“On assiste à la mise en place de systèmes d’approbation complètement automatisés capables de faire des propositions à des clients en fonction de la typologie du trafic et du secteur d’activité”, poursuit Stéphane Reynaud. Ces technologies ouvrent la voie à de nouveaux services de “recherches contextuelles” en interne, offrant une meilleure visibilité et une analyse de données plus poussée aux travel managers comme aux acheteurs.

Le prévisionnel au service d’une posture proactive

A terme, Stéphane Reynaud s’attend à une montée en puissance des rapports prévisionnels. “En fonction des routes pratiquées, des potentiels de trafic pour les années à venir en fonction de l’inflation, il y aura plus de rapports prévisionnels accessibles aux travel managers, mais aussi des recommandations de fournisseurs en fonction de la politique RSE mise en place”, estime-t-il.

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Si l’intelligence artificielle est souvent présentée comme un outil d’aide à la décision, le représentant d’Egencia y voit aussi un outil d’aide à l’achat permettant “d’acheter plus vite en proposant par exemple un top 5 ou un top 10 de résultats de voyage”

Des pistes d’optimisation testées et mesurées au sein des agences, de quoi pousser le fournisseur à invité l’audience à poser des questions sur les résultats observés et l’impact de ces méthodes sur l’expérience d’achat.

Il faut questionner les performances de l’IA 

“Dans vos RFP demandez des chiffres sur l’IA et ses résultats. Sur les chatbots par exemple, comment fonctionne-t-il et surtout quel est le pourcentage de réponses automatisées obtenues ? Pour les outils d’aide à l’achat, combien de compagnies aériennes affichées dans le Top 5 des recommandations faites par l’IA ont été réservées ? On a la data et on peut la partager”, insiste Stéphane Reynaud.

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Expliquant que ces différentes expérimentations représentent des millions d’euros d’investissement, il n’écarte pas la possibilité que ces rapports soient un jour vendus aux acheteurs et aux travel managers. “Il y a un véritable enjeu de monétisation de ces données pour la TMC”, conclut-il.