La GBTA a promu la semaine dernière la nécessité et l'urgence d'une réglementation sur les systèmes de mobilité multimodale et numérique (MDMS). Enjeu : faciliter la vie des voyageurs et encourager l'utilisation de transports durables.
La semaine dernière, la Global Business Travel Association (GBTA) a participé a fait valoir sa position au Parlement européen, alors qu’on y discutait du prochain règlement sur les systèmes de mobilité multimodale et numérique (Multimodal digital mobility Systems (MDMS)).
L’association suit attentivement ce dossier, estimant qu’il a le potentiel de transformer les voyages en Europe en facilitant la réservation des trajets multimodaux, améliorant ainsi l'efficacité, augmentant le choix des clients et promouvant des options de voyage plus durables.
La discussion s’est organisée autour de deux grandes questions qui permettent de cerner les enjeux de la régulation de ces MDMS.
Quels sont les obstacles au développement des services de billetterie multimodale ?
David Frangeul, du cabinet Advito et membre de la GBTA, a expliqué que son association voit la valeur des offres de voyage communes pour rendre les voyages d'affaires plus durables. Les membres de la GBTA ont déjà une expérience des plateformes de revente dans le secteur aérien qui peut être utile à l'avenir pour les plateformes multimodales. Il a ajouté que les voyageurs d'affaires manquent d'un cadre harmonisé pour mesurer les émissions, ce que l'initiative CountEmissionsEU récemment présentée, peut fournir.
Christian Möller, de l'Association européenne des agents de voyage et des tour-opérateurs (ECTAA) a reconnu qu'il y a des discussions sur la manière dont les fournisseurs devraient partager leur contenu sur des sites équitables, raisonnables et non discriminatoires, mais il a souligné que les revendeurs jouaient un rôle important dans la mise à disposition des clients d'options de voyage multimodales.
Robin Loos, du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), a demandé une action réglementaire et a souligné la nécessité d'établir des règles claires et de préciser qui est responsable des éventuels retards ou annulations dans les voyages multimodaux, afin d'éviter toute concurrence déloyale. Il a souligné la nécessité de conclure des accords entre les entreprises impliquées dans un voyage multimodal afin de déterminer leur niveau de responsabilité.
Bon Bakermans, du ministère néerlandais des infrastructures, a fait part de l'expérience des Pays-Bas, mentionnant qu'il est techniquement possible d'offrir une billetterie multimodale mais en soulignant que cela nécessite une forte coopération entre les secteurs public et privé, des contrats intégrés entre les opérateurs de transport et les plates-formes, un système commun d'information et de communication, ainsi qu’une autorité commune qui en soit responsable.
Comment les MDMS pourrait-il promouvoir des modes de transport plus durables ?
Delphine Gradsaert, de la Fédération européenne des passagers, a appelé à l'intégration des billets multimodaux et à la protection des passagers contre les retards et les annulations éventuels.
Emmanuel Mounier, de EU Travel Tech, a placé les décideurs politiques devant un choix : veulent-ils un marché pour les voyages multimodaux ?
Si c’est le cas et que ce marché propose davantage de produits et de protection qu’aujourd’hui, alors des coûts supplémentaires sont à prévoir et donc des tarifs plus onéreux.
Victor Thévenet, de Transport & Environnement, a reproché à la Commission d'avoir laissé tomber un dossier législatif essentiel à la décarbonisation des déplacements en Europe et a déclaré qu'il faciliterait la vie des Européens, en simplifiant leurs déplacements transfrontaliers et en facilitant les choix de déplacements à faibles émissions.
Résultats et prochaines étapes
En résumé, les intervenants de l'ensemble de l'écosystème du voyage ont soutenu l'action réglementaire de la Commission européenne visant à faciliter la réservation de voyages multimodaux par les voyageurs.
Les principaux obstacles à cette initiative sont l'attribution de la responsabilité en cas de retard ou d'annulation, et la question de savoir comment les fournisseurs doivent partager leur contenu avec les revendeurs. Cette question reste en suspens.
Dans une déclaration commune, la GBTA et des représentants de passagers, d’associations écologistes, des intermédiaires en billetterie, appellent les décideurs européens de toutes les institutions à continuer à soutenir le règlement MDMS et à faire en sorte qu'il soit respecté par tous les États membres.
Durant cette réunion, des députés ont appelé la Commission européenne à présenter une proposition législative sur les MDMS avant les élections européennes de 2024. Le représentant de la Commission présent n'a pas confirmé que ce serait le cas.