L’AFTM annule tous ses événements

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Le Conseil d’administration de l’Association Française du Travel Management s’est réuni et a décidé de geler son activité événementielle pour le mois de mars.

Une très grande majorité des adhérents de l’AFTM travaillent dans des sociétés qui imposent de différer sine die l’ensemble des réunions dites « non stratégiques », sans considération de la taille ou du lieu de l’événement. Première impactée, la réunion mensuelle de l’association prévue ce jour a été annulée faute de participants. Les appels s’enchaînent pour une seule et même raison : la crainte de la contamination au Covid-19.

Principe de précaution, excuse pour éliminer le non essentiel ? Quoi qu’il en soit, contraints par ces annulations, les membres du Conseil d’Administration de l’AFTM ont pris la décision d’annuler l’ensemble des réunions publiques de l’association pour le mois de mars. En contrepartie, l’association devrait tenir des réunions numériques pour répondre aux attentes des contributeurs et des membres de l’associations.

Un désastre sans précédent

Cette situation inédite est grave et montre que sous couvert du principe de précaution la logique industrielle passe au second plan. L’AFTM en fait les frais et elle ne sera pas la seule. Tout l’écosystème des déplacements professionnels et touristiques va payer le prix fort et bon nombre de petites structures n’auront pas la force de résister à cette vague de bannissement des déplacements. La psychose s’installe et contamine à tour de bras alimentée par des autorités qui dansent le madison en soufflant le froid et le chaud alors que l’on connaît les risques et a fortiori les actions à engager depuis le début de l’année.

Les compagnies aériennes réduisent également leurs vols et les cours de bourse s’effondrent. C’est ainsi que le titre Air France perd 35,81% depuis le 1er janvier. Idem pour ses consœurs. Certains boursicoteurs sentent une future bonne opportunité boursière, mais la tempête risque fort de durer et les signes de reprise ne courent pas les rues. Des analystes spécialistes des cours du carburant Jet-A1 prédisent, au regard des modèles de calcul, un pic d’épidémie à fin avril.

Le pire pourra-t-il être évité ?

Au-delà du principe de précaution, c’est le changement brutal de comportement qui risque de modifier durablement le paysage économique. Beaucoup de voyageurs d’affaires ont favorisé le déplacement plutôt que la visioconférence. Là, ils vont découvrir que les moyens ont évolué et que le confort d’une salle est toujours supérieur à celui d’un aéroport crasseux ou d’une classe économique densifiée et peu ou pas rémunéré en « miles ». Le mal sera donc beaucoup plus profond que celui généré par l’effet provoqué par la « honte de voler ».  

Pire, les DAF (directeurs administratifs et financiers) vont se retrouver avec un poste déplacements tendant vers 0 générant ainsi une croissance immédiate de la marge nette de leurs employeurs. Cette opportunité leur permettra d’appuyer sur le fait que beaucoup de voyages sont inutiles et ça, le marché (tous acteurs confondus), n’en avait vraiment pas besoin !

Quoi qu’il en soit, de nos jours, il est essentiel de soutenir les prestataires du marché des déplacements professionnels en maintenant le plus possible d’événements physiques ou numériques afin de ne pas tuer tous les efforts de développement réalisés par tous les acteurs.

Comme le disait Laurent Magnin, l’ex-dirigeant de XL Airways : « Voyager rend moins con »… Tous ceux qui prônent l’arrêt des déplacements pour raison environnementale vont être servis et vont découvrir l’effet papillon (petite cause grands effets), le ralentissement brutal de l’économie et la cohorte d’actions qui va de pair. Peut-être que cela leur permettra de mieux considérer les efforts faits par le milieu aéronautique.