De Londres à Paris, les aéroports craignent la saturation cet été

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Le patron des aéroports parisiens redoute une « apocalypse de temps d’attente », à l’arrivée des passagers, en raison de la multiplication des contrôles dus à la pandémie. Le directeur général de l’IATA, craint une même saturation au départ dans les aéroports, avec la présentation de la preuve de son statut Covid avant d’embarquer.

« Nous avons une addition de contrôles qui sont imposés aux passagers en raison de la situation sanitaire, premier contrôle de police avec les passeports, puis test PCR obligatoire pour les gens qui viennent des pays écarlates, puis deuxième passage devant la police…« . Augustin de Romanet, PDG du Groupe Aéroports de Paris (ADP), s’est inquiété du risque de saturation des aéroports de Roissy CDG et Orly, ce mardi, au cours d’une conférence de presse dédiée aux carburants renouvelables. Le trafic aérien sera pourtant moindre cet été que pendant la haute saison de 2019, en raison notamment d’une offre encore réduite sur les destinations extra-européennes. Le patron des aéroports parisiens a ajouté qu’il discutait actuellement de ce risque de saturation avec le ministère de l’Intérieur. 

Le discours est tout aussi alarmiste ailleurs dans le monde. Willie Walsh, le nouveau directeur général de l’IATA (International Air Transport Association), a ainsi prévenu que les aéroports ne seraient pas en mesure de gérer le volume de passagers si ceux-ci doivent se rendre à un comptoir d’enregistrement d’une compagnie aérienne avant d’embarquer. L’ancien PDG de British Airways craint le chaos « si tous les clients doivent prouver, sur papier, qu’ils ont rempli des formulaires, qu’ils ont effectué un test PCR, et que ces documents doivent être vérifiés par des personnes aux comptoirs d’enregistrement« .

Dans les aéroports de la plupart des pays est en effet exigée aujourd’hui la preuve du statut Covid avant d’embarquer. Mais cela impose de se rendre à un comptoir d’enregistrement, ce qui n’était plus de le cas pour de nombreux passagers depuis quelques années, avec l’essor des cartes d’embarquement mobiles et de l’enregistrement en ligne. Cela représente un travail supplémentaire pour les compagnies aériennes. Et certaines telle Etihad tentent d’y remédier avec la mise en place de procédures de vérification des données avant l’arrivée à l’aéroport. British Airways s’apprête pour sa part à lancer une nouvelle application de file d’attente virtuelle pour ses comptoirs d’enregistrement du terminal 5 de Heathrow ; il suffira, pour en profiter, de réserver au préalable un créneau horaire.

Les compagnies comptent bien sûr sur les nouvelles applications de vérification du statut Covid tels AOKPass, IATA Travelpass ou VeriFly. Le pass sanitaire européen, dont le déploiement est désormais fixé au 26 juin, devrait aussi contribuer à fluidifier la circulation des passagers dans les aéroports.

Encore faut-il que les conditions d’accès dans les pays de destination soient claires. Outre-Manche, des responsables de la santé britannique mettent en garde contre « la confusion et le chaos » dans les aéroports, critiquant vertement le ministre des Transports Grant Shapps pour sa communication désordonnée sur le système de feux tricolores pour les voyages. Et l’annonce de la « liste verte » des douze pays où peuvent se rendre les Britanniques a entraîné une forte augmentation des réservations de vols, sans pour autant que soient clairement levées certaines restrictions par les pays de destination. Ainsi, dans les tous prochains jours, de nombreux britanniques pourraient ne pas être autorisés à débarquer de l’avion, et être renvoyés vers le Royaume-Uni…