Fondée par Thibault Janin, ex-voyageur d’affaires d’un grand groupe d’agroalimentaire et Francis Janin, ancien Colonel de l’armée française et Directeur sûreté dans une multinationale, ILIOS International ( ex S2E Consulting) est une nouvelle solution qui a pour vocation d’assurer la sécurité des voyageurs d’affaires partout dans le monde. La société souhaite avant tout aider les entreprises à gérer les problèmes du quotidien que peuvent rencontrer les voyageurs d’affaires lors de leur séjour et propose une assistance sur place en cas de besoin. Entretien avec Thibault Janin, son co-fondateur.
Pouvez-vous revenir sur le concept d’ILIOS International et le terme « geofencing », technologie que vous mettez en avant pour vous démarquer de vos concurrents ?
Chez ILIOS International nous proposons une application mobile pour les voyageurs d’affaires et une application sûreté pour les entreprises. Lorsque je voyageais beaucoup, il y avait deux choses que j’aurais aimé avoir : la possibilité de connaître les quartiers/zones à éviter dans une ville pour des questions de sécurité et que l’on puisse venir me chercher en cas de problème. Pour créer notre solution, nous sommes partis de ces deux idées. Nous mettons à disposition des voyageurs une carte qui répertorie les zones à éviter lors de la préparation du voyage, la localisation de l’hébergement par exemple et durant tout son séjour. Lorsque vous entrez dans une zone « à risques », l’application va vous envoyer une alerte pour vous annoncer que vous êtes dans un endroit dangereux. Le téléphone va également envoyer au département sûreté de l’entreprise une alerte et notre plateau va être mis au courant au cas où une intervention soit nécessaire. Geofencing en anglais cela veut dire barrière naturelle. Cette technologie nous la mettons à disposition de nos clients, c’est elle qui va nous permettre de définir ces zones à risques et d’envoyer les alertes.
Comment comptez-vous vous différencier sur le marché de la sûreté/sécurité ?
La plupart de nos concurrents sont dans la gestion de crise et organisent des rapatriements ou exfiltrations importants en termes d’organisation. En réalité, au-delà de ces « grandes crises », il y a de nombreux problèmes quotidiens face auxquels le voyageur peut avoir besoin d’assistance. Il peut être confronté à un accident, à une altercation avec les forces de l’ordre…Nous allons alors pouvoir définir si nous sommes en mesure de solutionner le problème et intervenir si besoin. Dans chaque pays où nous proposons une assistance nous avons des partenaires, des personnes sur place capables de négocier ou d’intervenir. Lorsque nous recevons une alerte, un coordinateur prend le lead et ordonne une intervention si nécessaire.
D’autre part, notre salle d’opération est dotée de matériel performant ce qui va nous permettre d’intervenir rapidement. C’est un investissement important lorsque nous avons créé la société il y a plus d’un an mais qui commence à porter ses fruits. En parallèle, nous avons dans cette salle des membres de la sécurité civile, des anciens militaires ou bien encore des infirmiers urgentistes. Tout un panel de professionnels qui permet de répondre aux clients avec calme et professionnalisme.
Quelles sont vos perspectives sur le marché ?
Un an après notre lancement nous visons comme objectif un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros en 2023. Nous nous adressons aux directeurs des départements Sûreté qui sont généralement bien armés en cas de gestion de grosses crises mais qui le sont moins pour gérer toutes les difficultés rencontrées au quotidien par le voyageur. Nous allons gérer cela pour eux, pour leurs voyageurs d’affaires ou expatriés.
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Ensuite, nous travaillons également avec des assureurs qui, eux, ne proposent des assistances ou des évacuations qu’en cas de problème médical. Nous montons donc des partenariats avec eux, puisqu’ils ont de nombreuses PME dans leur portefeuille, et allons proposer à leurs clients des produits d’assistance via l’assureur. Il y a quelques PME qui peuvent faire directement appel à nos services mais cela reste très ciblé, il faut qu’il y ait beaucoup de voyageurs.
Sur quels éléments/événements allez-vous être particulièrement attentifs en cette fin d’année et l’année prochaine ?
Nous nous inquiétons particulièrement du taux d’inflation. Ce n’est pas un indicateur de la sécurité en tant que tel mais il engendre des problèmes sécuritaires à travers le monde. De nombreuses populations ont des difficultés à se nourrir ou à se vêtir, notamment en Afrique ou Amérique du Sud. Si l’inflation est trop importante il en découle des problèmes sociaux et politiques qui peuvent venir perturber un voyage ou créer des difficultés pour les voyageurs d’affaires. On observe une augmentation des vols, des mouvements de foule…En Argentine par exemple nous sommes très vigilents sur l’évolution du taux d’inflation. Puis il y a évidemment la tension économique que nous essayons d’évaluer et qui fait qu’en ce moment le monde est parfois instable. Notre objectif est de détecter les signaux faibles et de pouvoir donner des conseils localisés lors de chaque déplacement.