Conflit VTC/Taxi : le médiateur a présenté ses conclusions

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L'Etat a décidé en janvier dernier de faire appel à un médiateur pour résoudre le conflit entre les taxis et les VTC. Laurent Grandguillaume, député socialiste de la Côte-d'Or nommé à ce poste, a remis son rapport le 26 février 2016. Il préconise entre autres le rachat des licences des taxis et un renforcement des contrôles.

Avant l'arrivée de la concurrence des VTC, les licences de taxi se vendaient très cher et servaient ainsi à assurer la retraite des chauffeurs. Pour résoudre ce problème, le médiateur souhaite mettre en place un fonds d'indemnisation qui rachètera les licences des chauffeurs partant à la retraite. Elles seraient ainsi petit à petit remplacées par des licences non cessibles. Laurent Grandguillaume compte sur une taxe sur le secteur ainsi que des "contributions des plates-formes" pour financer le projet.

Didier Hogrel président de la Fédération nationale du Taxi, se félicite de certaines avancées mais n'est toutefois pas "pleinement satisfait". Il explique "Sur le principe, c'est louable. Mais ce fonds, qui va en bénéficier ? Laurent Grandguillaume parle de 'retraite' mais que se passe-t-il pour quelqu'un qui revend sa licence pour changer d'activité, sans partir à la retraite ?".

Le médiateur recommande également une "mise en œuvre massive de contrôles" des acteurs du transports de passagers. Le médiateur préconise en autres une attention particulière sur les Loti. Les forces de l'ordre devront par exemple vérifier que ces véhicules, autorisés à transporter plusieurs voyageurs, n’accueillent pas de passagers isolés. En outre, il réclame plus de contrôles sur le plan fiscal. Le médiateur propose aussi qu'une signalétique inamovible soit mis en place afin que les VTC et les Loti soient plus facilement identifiables. Yves Weisselberger, cofondateur de SnapCar a réagi dans le Parisien: "Il faudra m'expliquer pourquoi un conducteur qualifié pour transporter huit personnes ne l'est pas pour une. Cette loi est incompréhensible. Qu'importe le statut de VTC ou de Loti ; ce qu'on veut, c'est un système simple, avec un examen accessible pour répondre à notre besoin de chauffeurs".

Laurent Grandguillaume voudrait également la mise en place d'un "observatoire national de la demande et de l'offre de mobilité", ainsi qu'un "tronc commun de formation" présentant "une charte de bonne conduite" à l'égard des clients.