Trump veut privatiser le contrôle aérien, le Congrès n’est pas convaincu

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Décidément, le nouveau président américain ne manque pas d’imagination. Alors qu’il envisage dans le prochain budget d’augmenter la taxe sécurité payée par les voyageurs, voilà qu’il veut désormais engager la privatisation du contrôle aérien américain. Au congrès, les Républicains s’inquiètent de cette vision qui, pour beaucoup d’entre eux, marquerait le retour à un service de moins bonne qualité que celui assuré aujourd’hui.

Pour Donal Trump, il est urgent de confier la mission de la FAA à des organisations non-gouvernementales, privées et selon lui "Tout aussi compétentes que ce qui se fait aujourd’hui". Il faut dire que pour la nouvelle administration, la mission confiée aujourd’hui à la FAA coûte cher. Le projet NextGen de gestion simplifiée des routes aériennes, loin d’être abouti, aura le mérite de ne plus peser sur le budget fédéral avec l’assentiment de la plupart des compagnies aériennes.

La FAA, organisme plutôt discret, évoque à mots couverts, via quelques hauts responsables, "La stupidité d’une telle décision qui conduirait un contrôle aérien à deux vitesses sans qu’aucun organisme ne s’assure de la capacité des uns et des autres à gérer la circulation des aéronefs sur le sol américain".

Mais les compagnies aériennes ne sont pas contre. Pour elles, la FAA constitue plutôt un frein à leur développement. Le contrôle aérien est souvent considéré comme "Inorganisé", "inefficace", "inadapté aux transports modernes",… Contre l'actuelle FAA, les critiques ne manquent pas. Pour beaucoup, les 14 200 fonctionnaires de l'organisme n’ont plus le sens du service public et souhaitent uniquement préserver leurs intérêts personnels. D'ailleurs, tous les contrôleurs aériens ne rejettent pas la vision de Donal Trump. Au contraire, ils sont nombreux à affirmer que la privatisation leur permettra de "disposer d’un outil de travail plus efficace, plus moderne et mieux adapté au trafic actuel ". Mais ils reconnaissent, par la voix de leurs différents syndicats, que "cette décision pourrait peser sur les futurs contrats de travail, le recrutement des équipes et le niveau qualitatif attendu sur les aéroports américains très fréquentés".

Face à ces échanges, les Républicains n’envisagent pas de signer un chèque en blanc à Donald Trump. Beaucoup veulent avoir plus d’informations sur le projet initié par le président, son financement et le passage du privé au public. Autant de questions restées sans réponse lors de la présentation en commission des différentes étapes du budget 2018.