Air France: 2 appels à la grève en janvier, le pari risqué de la CGT et d’Alter

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L'ambiance sociale est pour le moins glaciale en cette fin d'année chez Air France. L'affaire de la chemise et du CCE du 5 octobre continue à miner les relations entre la DRH et les syndicats dont des membres sont trainés en justice. Deux appels à la grève ont été lancés du 10 au 13 janvier d'une part et pour le 28 janvier d'autre part.

Air France poursuit son objectif de sanctionner tous les auteurs des troubles du 5 octobre. Deux pilotes qui sont soupçonnés d'avoir utilisé leur pass pour permettre l'accès des locaux du CCE aux manifestants sont mis à pied depuis le mois d'octobre et en demi-solde, selon leur syndicat Alter. Les deux pilotes doivent passer en conseil de discipline le 7 janvier et leur syndicat appelle l'ensemble des pilotes à cesser le travail les 10, 11, 12 et 13 janvier pour "protester contre cette scandaleuse procédure disciplinaire". Alter est un syndicat minoritaire (10% des voix aux dernières élections professionnelles), mais il pourrait y avoir des perturbations dans le programme de la compagnie.

Par ailleurs l'Ugict-CGT appelle pour sa part à la grève le jeudi 28 janvier pour demander le retrait des plaintes et l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre des cinq salariés traduits en justice pour "violences" envers deux cadres et des vigiles. C'est là encore l'affaire de la chemise arrachée lors du CCE du 5 octobre.

Le syndicat entend également mobiliser le 28 janvier l'ensemble du personnel pour dire "non aux licenciements et à la sous-traitance". La date aussi n’a pas été choisie au hasard. Ce 28 janvier va débuter le premier comité central d’entreprise (CCE) de 2016 et abordera ainsi le sujet délicat des licenciements engagés dans le cadre du plan B dévoilé par la direction en octobre et novembre dernier. La direction menace de supprimer 1.000 postes en 2016 et 2.000 en 2017 si elle ne trouve pas d'accord avec ses pilotes d'ici à février.

Mais en interne, on reste persuadé que des négociations pourraient limiter les départs aux volontaires déclarés au sein de la compagnie. Seules les escales restent toujours problématiques, car peu de départs sont attendus là où les sureffectifs sont parfois pléthoriques. Le règlement de cette partie du dossier sera complexe et pourrait conduire rapidement à un blocage du domestique que Hop ! prendrait alors de plein fouet. De quoi refroidir les candidats à la grève.