L’économie du partage est-elle viable ?

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Les nouvelles technologies ont eu un impact majeur sur la vie quotidienne des voyageurs. Elles ont donné naissance à des services qui permettent de mettre à mal le constat qui dit que rien ne bouge depuis 15 ans dans le monde des voyages professionnels. Parmi tous les secteurs du marché, l’hébergement est celui qui a le plus évolué.


En règle générale, plus vous êtes disruptif, plus vous êtes critiqués car vous êtes à même de répondre à une attente avouée ou non grâce à la commercialisation d’une invention ou bien d’une innovation. Au regard des différentes attaques que subissent les nouveaux entrants sur le marché des déplacements professionnels, on comprend que le circuit traditionnel n’a pas envie de voir le voyageur sortir de sa torpeur et ce, quel que soit le marché visé.

Parmi les plus disruptifs, prenons l’exemple de AirBnb for Work, apparu aux Etats-Unis en 2014, car il apporte une solution qui change les habitudes et qui apporte des solutions factuelles. Dans son blog, Patrick Whatman donne des chiffres intéressants et documentés. En seulement 4 années, l’adoption du service a atteint des proportions intéressantes et a généré des comportements d’achat nouveaux. Par exemple, 700 000 entreprises ont utilisé AirBnb for Work en 2018, contre 250 000 en 2016 (PhocusWire). Le service AirBnb for Work constitue 15% des réservations de AirBnb (Techcrunch). 79% des entreprises n’ont toutefois pas encore incorporé AirBnb for Work dans leurs politique voyages et dans les procédures de réservation, et 54% n’ont pas, pour le moment, l’intention de le faire (Small Business Trends). Malgré cela, AirBnb vaut plus de 31 Milliards (US$), soit plus que la plupart des grandes chaînes hôtelières (Venturebeat).

La motivation des utilisateurs et des donneurs d’ordre est intéressante à décortiquer car 22% plébiscitent la facilité d’utilisation, 20% voient leurs préférences prises en compte, 21% ont accès à un inventaire plus large, 33% génèrent des économies (aux USA : 38 à 52%) et 4% veulent se démarquer en tant que voyageur impliqué dans la stratégie économique de l’entreprise (Chrome River). Pour autant est-ce la solution du futur ?

La réponse ne peut pas être si tranchée que ça car il faut considérer les besoins nouveaux, les disponibilités et les municipalités motivées par les pratiques historiques.

Sur le plan des achats, la solution est, comme toutes les solutions disruptives, intéressante car elle répond à une attente ou un besoin nouveau. Son impact financier n’est pas neutre mais il ne s’intègre pas dans un business case classique. Cependant ignorer la solution est aller à l’encontre du changement et des tendances de fond.

L’arrivée des plateformes de réservation et des sites proposant des solutions similaires (Magic Stay par exemple) ou complémentaires (Uber, Lime…) a potentiellement un impact énorme sur les économies  réalisables. L’ignorer serait une faute de la part de l’acheteur ou du travel manager car ces solutions peuvent également être un levier pour mieux contrôler les dérives potentielles des prestataires classiques. par contre, la réciproque est vraie et il ne faut surtout pas ignorer le marché dit "classique" qui innove également et apporte des solutions portée par l'expérience du secteur. Les prestations sont différentes et ne peuvent pas être comparées sur tous les points.

Plus que jamais, il faut comparer et ne pas s’enfermer dans une solution qui rendrait votre programme obsolète et qui affecterait donc le taux d’adoption de vote politique voyage. On appelle cela de la veille technologique et elle doit être le leitmotiv de l’acheteur et du travel manager.

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