Le Brexit réorganise le ciel européen

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Comme l'Irlandaise Ryanair et la hongroise Wizz Air, la compagnie easyJet a annoncé avoir déposé une demande de Certificat de Transporteur aérien (CTA) auprès des autorités britanniques. Elle sera ainsi européenne mais aussi britannique et suisse pour poursuivre ses activités quel que soit l'état des négociations ou des ruptures du Brexit.

S'adapter pour mieux poursuivre ses activités, qu'il y ait ou non un volet signé pour le transport aérien dans les négociations du Brexit, tel est désormais la préoccupation de toutes les compagnies aériennes. Qu'elles soient européennes ou britanniques, toutes veulent poursuivre leur desserte du Royaume-Uni sans turbulence. C'est pourquoi elles réorganisent leurs activités.

Dernière en date, EasyJet a annoncé jeudi dernier avoir déposé une demande de CTA britannique pour exploiter les 140 appareils basés au Royaume-Uni, à la place du CTA européen actuel. Cette licence britannique complètera sa panoplie internationale puisque dans le même temps, elle renforce son identité européenne. Après avoir créé une entité en Autriche en juillet dernier, dotée d'un CTA européen, la compagnie travaille en effet auprès des investisseurs européens pour que le capital de cette société soit détenu par plus de 50% d'européens, condition sine qua non pour une identité européenne. Elle sera chargée d'exploiter tous les appareils stationnés en Europe, en France mais aussi en Allemagne (Berlin est la dernière base créée par le rachat d'une partie d'air berlin), Autriche. EasyJet Switzerland exploite de son côté les 25 appareils basés à Genève, une base en pleine croissance. Un vrai jonglage administratif, coûteux, mais qui constitue la seule garantie d'une exploitation sans rupture après le Brexit. Pour l'heure, aucune négociation n'a commencé pour éviter un éventuel vide juridique.