En France, Hilton voit grand

2687

A l’occasion d’une conférence organisée ce matin par le groupe Hilton au Canopy Trocadéro, le géant américain a confirmé ses ambitions sur le marché européen, notamment en France. Portée par le retour des clientèles corporate et loisirs, Hilton multiplie les investissements.

Avec un RevPar qui a augmenté de 6,8% au troisième trimestre 2023 par rapport à la même période en 2022, Hilton confirme sa reprise européenne et souhaite continuer de s’implanter sur le continent. En ligne de mire : la France. Un marché stratégique selon David Kelly, Senior Vice-President Continental Europe Hilton. « Nous observons une forte croissance de notre chiffre d’affaires en Europe et nous avons des ambitions très fortes à Paris », ajoute-t-il. Pour illustrer l’essor du groupe américain en France, il précise qu’en 2016, le portefeuille Hilton était composé de 7 hôtels, contre 27 aujourd’hui et plus d’une vingtaine de projets sont en cours. Parmi eux, celui du Hilton Lille qui ouvrira ses portes à l’été 2024, une ouverture prochaine à Dijon ou bien encore celle du Curio Collection by Hilton à Monaco qui ouvre ses portes ce mercredi 8 novembre. « Nous exploitons aujourd’hui plus d’un million de chambres à travers le monde », précise le Senior VP Continental Europe Hilton.

> A lire aussi : Hilton accélère son développement et souhaite doubler son portefeuille en France

8 marques exploitées en France en 2023

David Heijigers, Managing Director Development France and Benelux, ajoute que le groupe exploite 8 marques dans l’Hexagone, contre 2 lors de son arrivée sur le marché. « Nous avons trois axes de développement prioritaires pour la France. Le premier concerne notre expansion à Paris et le Grand Paris, le second notre implantation dans les villes de plus de 100 000 habitants et enfin la conversion d’hôtels ou la réhabilitation d’établissements, plus que la construction », précise-t-il.  

Le nouveau Hilton Monaco Crédit : Hilton

Un fort retour de la clientèle corpo depuis début 2023

Concernant la clientèle corporate, David Kelly concède que la reprise post covid a été portée par la clientèle loisirs jusqu’à début 2023. Avant de compléter : « Depuis quelques mois, la clientèle professionnelle revient fortement dans nos hôtels, notamment les organisateurs de réunions ou d’évènements. En 2024 cette tendance va se poursuivre et nous voyons déjà que la demande est forte et que les réservations sont de plus en plus anticipées ». Concernant le sujet de l’inflation et de son potentiel impact sur la fréquentation des hôtels ou des projets d’investissements, le groupe se dit optimiste. Pour John Rogers, Senior Vice President Brands and Central Operations EMEA, ce qui a changé en 2023 est également le retour de la clientèle internationale en France, dont les Américains. Sur le récent lancement des deux programmes M&E pour les PME/PMI, il précise que le marché corporate est très important pour le groupe afin de relancer son activité événementielle et que tous les établissements disposent d’une offre MICE.

A lire aussi : Hilton va lancer deux programmes corporates pour les PME/PMI

Contacté par la rédaction, Marc Watkins, fondateur et associé du cabinet Coach Omnium, déclare que le succès d’Hilton en France s’explique par son offre moderne et très « à l’américaine ». Avec des marques comme Curio et Canopy, le groupe vient frontalement concurrencer Accor avec des produits adaptés à la clientèle professionnelle. En revanche, le groupe ne voit-il pas trop grand ? Selon Marc Watkins, la question du taux d’occupation et des prix pratiqués va finir par se poser : « Après 2024, et notamment post JO, nous verrons qui continue de tirer les ficelles dans le paysage hôtelier français. Avec cette nouvelle stratégie régionale, Hilton pourrait connaître quelques déconvenues ». Il évoque notamment des marchés hôteliers saturés à Bordeaux ou Dijon. En revanche, nul doute sur l’appétence de la clientèle française pour ce type de produit : « Le développement du groupe Hilton est l’un des plus dynamiques du marché et la demande est très forte sur les segments des 4 et 5 étoiles », conclut Marc Watkins.