La fausse ouverture de la Chine aux étrangers

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D’après l’AFP, la Chine est sur le point d’alléger les restrictions d’entrée sur son territoire concernant les ressortissants de certains pays, dont les Etats-Unis, à condition qu’ils aient reçu un vaccin… chinois.

Pour générer du clic, on aurait pu titrer cet article « La Chine rouvre ses frontières aux étrangers vaccinés ». Sauf qu’il aurait fallu y ajouter « de certains pays » (les étrangers) et « chinois » (le vaccin). Tout de suite la portée de l’info est relativisée.

Alors que le pays a pratiquement éradiqué l’épidémie sur son territoire et accélère sa campagne de vaccination domestique quatre vaccins locaux autorisés (mais aucun vaccin étranger n’a encore été approuvé par les autorités chinoises), l’annonce chinoise semble davantage relever de la communication que d’un changement de donne réel. Pour forcer la main aux différentes autorités sanitaires dans leur reconnaissance des vaccins « maison » ? C’est une hypothèse.

Ambassades

C’est lundi 15 mars que les ambassades de Chine aux Etats-Unis, en Inde, au Pakistan, aux Philippines, en Italie et au Sri Lanka ont publié des communiqués similaires sur le sujet. Ils contiennent 4 éléments clés :

  • La Chine va commencer àtraiter les demandes de visa des « candidats ayant reçu un vaccin chinois contre le Covid-19 »
  • Cette reprise de la procédure s’applique aux visas de travail, voyages d’affaires et « raisons humanitaires » telles que les familles séparées
  • La procédure concerne les candidats ayant reçu deux doses de vaccin ou bien une seule au moins 14 jours avant la demande de visa
  • Une quarantaine – pouvant atteindre trois semaines – restera toutefois obligatoire après leur arrivée sur le sol chinois.

Problème : aucun vaccin chinois n’est disponible dans certains des pays concernés (la France n’en fait pas partie), et non des moindres : Etats-Unis, Inde et Italie, notamment. Invité à clarifier comment des voyageurs en provenance d’un pays où les vaccins chinois ne sont pas disponibles pouvaient bénéficier de la mesure, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a botté en touche.