Quels sont les critères de durabilité du MICE ?

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Après 18 mois de travaux effectués avec le soutien de l’office du tourisme de Singapour, le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC) dévoile les critères de durabilité du MICE. Un liste de recommandations alignées sur les objectifs de développement durable de l’ONU visant à bâtir les standards d’une organisation événementielle plus responsable.

Les sites d’accueil, les organisateurs et les événements, ont désormais une liste de normes de durabilité sur laquelle s’appuyer pour bâtir les standards d’un MICE plus durable et respectueux de l’environnement. Établis par le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC) en partenariat avec l’office de tourisme de Singapour à l’issue de 18 mois de travaux, les critères GSTC constituent, au regard de l’organisme, “le minimum que toute entreprise MICE devrait s’efforcer d’atteindre”.

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Si le Conseil mondial du tourisme durable a défini des critères différents pour les lieux d’accueil, les organisations et les manifestations en tant que telles, la configuration de l’industrie n’exclut pas qu’il s’agisse dans certains cas d’une seule et même entité devant alors se plier aux différentes exigences. 

4 thématiques alignées sur les ODD

Ces critères s’articulent autour de 4 thématiques – une planification efficace de la durabilité (A), l’optimisation de l’impact socio-économique d’un événement auprès des communautés locales (B), la mise en valeur du patrimoine culturel (C) et la réduction des impacts négatifs sur l’environnement (D) – et sont applicables à l’échelle de l’industrie du MICE.

Chacune de ces sections regroupe différents critères associés à des indicateurs de performance et directement liés aux 17 objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’ONU.

A. Intégrer la durabilité comme critère de planification des événements

La première thématique regroupe ainsi neuf critères de durabilité visant à démontrer une “gestion durable” de la part des acteurs du MICE lors de la planification d’un événement, via notamment la création d’un plan de développement durable (A1).

La gestion des risques (A2), la conformité juridique (A3), une communication sur les actions et les résultats en matière de développement durable (A4) mais aussi l’engagement des équipes (A5) et des parties prenantes (A6) sur ces thématiques, sont autant d’éléments pris en compte par les critères.

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Le fait que l’organisateur de l’événement évalue les critères de durabilité d’une destination lors de la recherche d’un lieu (A7) est également pris en compte, tout comme le fait de privilégier des pratiques et matériaux durables (A8) pour les infrastructures événementielles.

Un comportement finalement applicable à l’ensemble de la politique achat (A9) de l’organisateur d’événement. Pour chacun de ces neufs critères, une liste d’indicateurs de performances est associée pour faciliter la mise en conformité des acteurs du MICE. 

B. Optimiser l’impact socio-économique des événements

Pour s’assurer qu’un événement génère un impact socio-économique positif dans la destination où il se déroule, les acteurs du MICE peuvent désormais s’appuyer sur 9 critères de durabilité du GSTC. A titre d’exemple, l’organisation d’un événement doit contribuer à soutenir l’offre d’emploi auprès des populations locales comme stipulé dans le critère B2. Le fait que la manifestation privilégie une main-d’œuvre locale doit clairement apparaître dans la politique de l’organisateur et les résultats de cette politique doivent être mesurés dans son reporting.

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Afin d’éviter l’exploitation et le trafic d’être humains (B6), notamment le travail des mineurs, l’organisateur doit montrer patte blanche via une politique de lutte contre toute forme d’exploitation des êtres humains.

Dans la même logique, cette section veille à s’assurer que l’organisation d’un événement ne compromet pas la fourniture de services de base aux communautés locales (B3), applique une politique inclusive et équitable et fournit un environnement de travail sécurisé et dans le respect du code du travail. 

C. Préserver et valoriser le patrimoine culturel local

Les critères de durabilité du GSTC invitent les professionnels du MICE à veiller à ce que leur manifestation intègre des éléments authentiques de la culture locale traditionnelle et contemporaine (C3), participe à la préservation des sites historiques et patrimoniaux (C2) et mette en place un dispositif de communication (C1) permettant aux communautés locales de signaler tout effet négatif découlant de l’organisation de l’événement afin de mettre en place des mesures correctives le cas échéant.

Trois critères de durabilité valorisés par le GSTC et que les professionnels du secteur peuvent intégrer au travers de douze indicateurs de performance comme par exemple le fait d’apporter un soutien financier ou en nature à la protection du patrimoine local. Un ensemble de recommandations qui s’appuient sur les objectifs de développement durable 4, 6, 11 et 12 du GIEC. 

D. Optimiser l’impact environnemental des événements : énergie, pollution, biodiversité

La dernière section des critères de durabilité du GSTC s’attarde sur l’impact environnemental liée à l’organisation événementielle et s’articule autour de la conservation des ressources, la réduction de la pollution et la préservation de la biodiversité, des écosystèmes et des paysages. Trois sous-catégories qui comportent chacune différents critères de durabilité auxquels peuvent prétendre les professionnels du MICE.

Sur le volet de la conservation des ressources naturelles (D1), les organisateurs sont par exemple tenus de mesurer l’énergie consommée par l’événement (D1.1), de mettre en place des leviers de réduction de la consommation et de privilégier des sources d’énergie renouvelable lorsque cela est possible.

Autant de mesures qui doivent clairement apparaître dans une politique dédiée à l’optimisation des ressources énergétiques et qui s’appliquent également à la consommation de l’eau (D1.2). Pour les professionnels du MICE, il s’agit également d’une occasion d’être en conformité avec les objectifs de développement durable 6 et 7 du GIEC.

D.2 Réduire la pollution des événements

Sur le volet de la réduction de la pollution (D2), les professionnels du MICE doivent définir des objectifs précis alignés sur les recommandations du GIEC et s’engager à compenser tout ou partie de leurs émissions de GES (D2.1) – avec des options de participation virtuelle ou en réduisant la quantité de viande servie par exemple – ou encore veiller à impliquer l’ensemble des parties prenantes à l’organisation de l’événement dans une approche de réduction des émissions.

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Au-delà des émissions de gaz à effet de serre, cette logique de réduction de la pollution s’applique au transport (D2.2) , à la gestion des eaux usées (D2.3) , les déchets solides (D2.4), les substances nocives (D2.5) – peinture, produits d’entretien, pesticide, etc. – ainsi qu’à toute autre forme de pollution (D2.6). Un ensemble de recommandations qui permet aux professionnels du MICE de s’aligner avec les objectifs de développement durable 2,3,6,11,12 et 13 du GIEC.

D.3 Contribuer à la préservation de la biodiversité

Enfin, sur le volet de la préservation de la biodiversité (D3), les organisateurs doivent minimiser les perturbations des écosystèmes naturels (D3.1), s’engager à éviter l’introduction d’espèces envahissantes (D3.2), assurer la gestion des visites de sites naturels le cas échéant ainsi que celle des interactions avec la faune et la flore (D3.3), et veiller au bien-être animal des espèces présentes sur l’événement ou au sein de l’entreprise (D3.4). Des critères alignés avec les objectifs de développement durable 14 et 15 du GIEC. 

Consulter la liste des critères de durabilité du MICE et les indicateurs de performance établis par le Conseil mondial du tourisme durable