Le téléphone, un outil qui sépare les générations de voyageurs d’affaires !

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Pas question de se faire embêter à bord par le téléphone, affirment les vieux routiers, tandis que les plus jeunes apprécient de pouvoir utiliser leur appareil à tout moment, pour la voix y compris. Le débat fait concrètement rage aux Etats-Unis.

Dans les questions qui séparent les générations, on évoque souvent la politesse (ou l’absence de politesse, plus exactement !), l’individualisme sans oublier le manque de respect de la hiérarchie des jeunes générations, en particulier des trentenaires. C’est vrai que leur façon de demander tout le temps des explications frise parfois l’impertinence, non ? Et à cette liste il va falloir ajouter le téléphone, si l’on en croit une étude menée par GetVoIP. Son sondage démontre que 70,1% des 25-34 ans sont favorables à l’utilisation complète du téléphone à bord. Pour les sms, le surf sur internet mais aussi les conversations téléphoniques, qui semblent tout à fait possibles sans perturbations pour les avions. De là à autoriser les appels, il y a encore une marge. Au nom de la tranquillité à bord, les lobbyistes montent au créneau à Washington. La Business Travel Coalition s’est déjà officiellement élevée contre le projet, et de très nombreux voyageurs fréquents ont fait savoir à leurs représentants au Sénat ou à la Chambre que leur repos ne souffrirait aucune dérogation. Dans un autre sondage que nous avons publié, certains se disaient même près à payer pour avoir droit à un "espace silence"!

Mais au nom de l’accès à la technologie et du quasi «Il est interdit d’interdire» qui règne aux Etats-Unis, les autorités américaines envisagent de lever l’interdiction. Et comme c’est déjà sur ce principe notamment qu’on autorise les armes dans de nombreux Etats, on se demande comment on pourrait interdire les téléphones s’ils peuvent fonctionner ! Sauf à démontrer que cela pourrait conduire certains à dégainer. Moi le premier. Mon stylo !

A New York,
Philippe Lantris

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