Amex GBT : de grandes manœuvres à venir

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Repenser la stratégie commerciale, renouer avec de solides bénéfices, améliorer la relation client ou assurer le développement en Asie… le tout en arrivant à faire baisser le nombre de salariés de l’entreprise, voilà (entre autres) les objectifs pour American Express GBT ces prochains mois.
Face a une concurrence extrême dans la plupart des pays où l’agence est implantée, une stratégie de reconquête devrait être annoncée rapidement sur l’ensemble des marchés mondiaux. Le but ? Pérenniser les clients et leur offrir une technologie et un service à un prix compétitif. Une sorte de quadrature du cercle que la plupart des TMC cherchent aujourd’hui à anticiper.

Si le départ de Guillaume Col, le patron français d'Amex GBT, était acté depuis le mois de décembre dernier, et ce malgré les communiqués publiés par l’entreprise, il est clair que le coût investi pour l’acquisition ou la récupération de clients est loin de favoriser la marge attendue. Aujourd’hui, c’est toute la politique européenne d’American Express GBT qui sera repensée au fil des mois à venir. Selon nos informations, la baisse de la rentabilité sur l’ensemble des marchés, principalement liée à une concurrence forte et à une baisse sensible des prix, inquiète la direction américaine qui veut développer une nouvelle stratégie en Europe.

Très largement pilotée par Londres, la vision européenne (souvent proche de la politique développée outre-Atlantique) n’est plus forcément adaptée à nos marchés et sera revue. Face au Brexit, la TMC veut également se repositionner sur des marchés européens à forte valeur ajoutée sans être bloquée par des règles européennes qui excluraient la Grande Bretagne d’un certain nombre de marchés. Autre besoin, rassurer les investisseurs du Qatar qui veulent aujourd’hui comprendre comment se fera le retour sur investissement qui leur avait été annoncé et qui, selon nos sources, ne serait pas au rendez-vous.

L’autre problématique que rencontre la TMC n’est pas propre à l’entreprise. American Express GBT doit faire face, comme ses concurrents, à coût salarial trop élevé. Dans un environnement hyper concurrentiel, il faudra donc réduire les coûts et donc sans doute la charge du personnel sans pour autant baisser la qualité de service. Une obligation au moment même où la technologie se développe et remplace aisément des fonctions assurées aujourd’hui sur les plateaux d’affaires.

Après l’acquisition récente de KDS, Amex GBT doit désormais s’engager plus avant dans les outils mobiles et les solutions d’avant garde. La révolution promise dans ce domaine par Philippe Chérèque se fait attendre alors que les petites TMC, plus agiles et innovantes, prennent des parts de marché.

Amex GBT n’a jamais caché non plus qu’elle souhaitait se libérer de l’emprise des GDS. Un plan interne visant à mieux utiliser et à exploiter la data client a été acté. Il reste aujourd’hui à trouver les outils capables de l’appliquer. La baisse des redevances apportées par les GDS va sans doute booster la crédibilité. Nul doute qu’Amex saura largement tirer son épingle du jeu à condition d’expliquer à ses clients (ou futurs clients) comment demain deviendra une réalité.