Mesures SNCF : la FNAUT fait le point sur les difficultés des usagers

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Les différentes mesures de la SNCF sont encore loin de faire l’unanimité. Malgré des changements effectués en mai pour tenter de simplifier les choses, la situation demeure insatisfaisante pour la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT).

Fermetures de guichets dans les gares, site Internet qui manque d’informations, hausses de prix, offres et tarifs différents selon les régions, telles sont les critiques les plus fréquentes faites par les usagers contre les nouvelles tarifications et offres de la SNCF. Malgré la mise en place le 9 mai dernier de nouvelles mesures tarifaires destinées à simplifier la situation, les critiques n’ont pas cessé pour autant. La Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT) a fait le point sur la situation lors d’une conférence de presse organisée dans ses locaux ce vendredi 5 juillet. 

La suppression progressive des guichets

La première difficulté dénoncée est celle de l’achat des billets, qui se complique singulièrement avec la suppression progressive des traditionnels guichets dans les gares. La région Grand Est est particulièrement impactée avec 119 gares et haltes sur 353 qui se retrouvent aujourd’hui sans guichet. Bruno Gazeau, président de la FNAUT rappelle que sa fédération "se bat depuis longtemps contre les fermetures". Pour la fédération, la SNCF va trop vite dans les suppressions de guichets, qui se font au profit de l’achat sur Internet. Or, selon la fédération, la SNCF semble oublier que "certains clients ne sont pas ou sont mal digitalisés". La fédération rapporte également que la vente à bord des trains de billets au même tarif que ceux des guichets a cessé. Même lorsque le voyageur se présente de lui même au contrôleur, le prix se révèle être pénalisant. 

Les cartes Avantage et Liberté

Le 9 mai dernier, la SNCF mettait en place les cartes Avantage et Liberté. La première se décline sous différentes catégories (Jeune, Famille, Senior, Week-end) et permet notamment des réductions de 25 à 50%. La carte Liberté s’adresse elle aux personnes amenées à beaucoup voyager, et est proposée au tarif de 399 € par an. Sur son site, Oui.sncf revendique une baisse du prix de 300 euros en moyenne. La FNAUT pointe, elle, des inégalités, notamment pour les voyageurs qui n’empruntent qu’une seule ligne, principalement pour des distances faibles ou moyennes. Selon la fédération, il y aurait pour ces voyageurs des augmentations pouvant aller de 15 à 25 %.
D’une manière générale, la FNAUT demande à la SNCF des informations plus précises, notamment sur les tarifs ainsi qu’une liste des Intercités avec réservation obligatoire. Enfin, les cartes Avantage et Liberté ne sont pas utilisées de la même façon selon les régions. Sur le réseau TER, la carte Liberté permet des réductions de 50 % en Bretagne, Normandie, Nouvelle-Aquitaine et PACA, alors qu’elle n’est pas acceptée en Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Pays de la Loire. Toujours sur le réseau TER, les divergences sont encore plus importantes avec la carte Avantages, pour laquelle 2 régions seulement acceptent les 4 catégories précédemment citées. 

Des prix en hausse

La FNAUT remarque également une hausse des prix située entre 10 et 16 % selon les tarifs et les cartes. La fédération souligne que ces augmentations sont rendues nécessaires par une inflation ferroviaire "non maîtrisée et 2 à 3 fois supérieure à l’inflation générale". La fédération estime que ce constat "n’est pas rassurant pour l’avenir malgré les évolutions de la tarification faites depuis des années". La FNAUT souligne également une dégradation des conditions d’échange et de remboursement, et notamment un accroissement de la pénalité à 15 € en cas d'annulation 2 jours avant le voyage, alors qu’une telle pénalité ne s’appliquait auparavant qu’à la veille du voyage. 

Beaucoup de différences selon les régions

Outre le problème lié à l’acceptation des cartes Avantage et Liberté expliqué précédemment, les régions ne fonctionnent pas toutes de la même manière : « Sur les 13 régions, il y 13 tarifications différentes assez peu convergentes » explique Bruno Gazeau, qui indique également que la FNAUT a demandé des échanges entre régions. Michel Magniez, président de la FNAUT des Hauts-de-France, prend l’exemple de sa région : "La région Hauts-de-France touche la Normandie et le Grand Est et partage certaines lignes avec, alors que ces 3 régions fonctionnent chacune différemment". Au sujet de la région Grand Est, Christian Broucaret, président de la FNAUT Nouvelle-Aquitaine, explique qu’il y a "une multitude d’abonnements et même une conservation de tarifs propres aux 3 anciennes régions (Champagne-Ardennes, Alsace, Lorraine)". La fédération explique que la lisibilité des offres dépend des régions et que cela pourrait être amélioré au moyen simple de tableaux récapitulatifs.