La multiplication des ZFE va-t-elle booster la location ponctuelle de véhicules ?

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Dans une étude réalisée en partenariat avec OpinionWay, Enterprise France s’est intéressée aux changements structurels qui impactent le marché, dont la multiplication des zones à faibles émissions (ZFE). 

Alors que la région Ile-de-France se fixe l’objectif de faire disparaître les véhicules Diesel de la circulation d’ici 2024, d’autres métropoles françaises suivront. Ce sera le cas de Lyon, Grenoble, Saint-Etienne ou bien encore Toulouse. Vouées à devenir des zones à faibles émissions (ZFE), ces nouvelles réglementations mettent certains automobilistes, professionnels et particuliers, face à plusieurs difficultés, notamment l’aspect coût pour le remplacement des véhicules. Aujourd’hui encore, la voiture individuelle représente en grande majorité la solution privilégiée pour les trajets domicile-travail. Au-delà de l’aspect écologique, ce choix s’avère de plus en plus coûteux face à l’augmentation des prix du carburant et des péages. Au total, le nombre de ZFE passera de 11 à 45 agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici 2025. Pour les entreprises, une mobilité plus durable et flexible semble être la réponse adéquat. 

La location ponctuelle comme solution de remplacement ?

Selon l’étude, 64% des conducteurs concernés par les ZFE s’accordent pour reconnaître que la location ponctuelle d’un véhicule peut représenter une solution en remplacement de leur véhicule individuel. « Les cas d’usages sont multiples. La solution ponctuelle peut être une solution pour les professionnels habitant hors zone ZFE mais y travaillant et inversement, pour des personnes habitant en zone ZFE et souhaitant en sortir pour les besoins d’un déplacement. Il est donc primordial de continuer de renouveler notre flotte et de s’adapter en misant sur des véhicules plus propres », déclare Guirec Grand-Clément, directeur général d’Enterprise France. 

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Selon lui, ce nouveau rapport à la propriété du véhicule va venir booster le marché de la location de voitures, notamment de courte durée. « En parallèle, nous développons des solutions d’auto-partage pour les entreprises ou bien encore la digitalisation pour faciliter le partage d’informations lors d’une réservation. L’objectif est de faire gagner du temps au voyageur d’affaires lors de la remise des clés » ajoute-t-il. Concernant les solutions d’auto-partage, la société propose aux entreprises la location de véhicules qui peuvent être réservés par plusieurs salariés, selon leurs besoins. Une solution qui vient remplacer l’historique voiture de fonction individuelle. En revanche, le directeur d’Enterprise France s’étonne du peu d’engouement dont fait l’objet la voiture électrique pour la location courte-durée du côté des professionnels : « On a pas vu d’augmentation de la demande de la part des entreprises contrairement à ce qu’on avait imaginé. Je pense que c’est en partie à cause du fait que ces véhicules, dans le cadre d’une location courte durée, soient exclus de la loi LOM. Cela ne les incite pas à opter pour cette option ce qui est dommage. Nous, les entreprises de location de véhicules, nous militons pour que cela se développe mais nous n’avons pas encore de résultat… ».

Plus de solutions alternatives et multimodales

En parallèle, 46% des conducteurs réguliers considèrent la location ponctuelle comme une alternative crédible et 61% des jeunes conducteurs de moins de 35 ans se montrent plus sensibles à cette solution. « La jeune génération est moins sensible à cette image de réussite sociale qui, pour beaucoup auparavant, passait par l’achat d’un véhicule. Aujourd’hui, le coût à l’achat, l’entretien, le stationnement et le prix du carburant sont de vrais freins. Je pense qu’il y a également tout un panel de solutions alternatives qui sont bien plus écologiques et économiques que le fait de posséder sa propre voiture », analyse Guirec Grand-Clément. 

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Sur la question de l’intermodalité, le groupe a récemment testé une expérience en Angleterre. « Cette opération consistait à élargir la prime à la conversion en permettant aux personnes qui revendaient leur véhicule d’accéder à un crédit mobilité d’un certain montant. Ce dernier permettait d’utiliser différentes solutions de mobilité partagée. Cette expérience a été un succès et nous aimerions la mettre en place en France. Ce qui est plus compliqué dans l’Hexagone est que la gestion des transports se partage entre opérateurs privés et acteurs publics », explique-t-il. Pour autant, la société continue de se développer en France avec l’ouverture de 7 à 8 nouvelles agences d’ici fin 2023, toutes basées en centre-ville.