La suppression des vols intérieurs courts en France validée, y compris pour les correspondances

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Plus de deux ans après l’arrêt des liaisons concernées, la Commission européenne donne son feu vert pour la validation de la suppression des vols intérieurs courts en France. L’exécutif a même ajouté une nouvelle directive concernant les correspondances. 

La Commission européenne a validé ce vendredi la mesure française de suppression des vols intérieurs en cas d’alternative en train de moins de 2h30. Prise en 2020, cette décision avait fait grand bruit auprès des transporteurs et des voyageurs. L’Union des aéroports français (UAF) et la branche européenne du Conseil international des aéroports (ACI europe), avaient saisi la Commission européenne afin de contester cette décision. L’exécutif européen avait alors promis de faire une analyse approfondie du projet. 

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Après des discussions entre la Commission et le gouvernement français pour s’assurer de la conformité du projet à la législation européenne, l’exécutif a donné son feu vert. Cette mesure devra néanmoins être réexaminée au bout de trois ans et s’appliquer également aux vols de correspondance. Par conséquent, les vols entre Paris et Nantes, Bordeaux ou Lyon restent interdits et le seront également pour les trajets à correspondance. Si jusqu’alors une dérogation existait, un voyageur qui par exemple fait un trajet entre Lyon et New York, avec une correspondance à Paris CDG, devra désormais se rendre à l’aéroport parisien en train avant de prendre son vol direct vers New York. Selon la Commission européenne, cette mesure est venue s’ajouter pour éviter « une distorsion de concurrence entre compagnies aériennes ». 

« A la suite de cette décision favorable, le Gouvernement soumettra le décret à la consultation du public, puis au Conseil d’Etat, avant son adoption, le plus rapidement possible », a indiqué le Gouvernement français à travers un communiqué. « La décarbonation du transport aérien est une priorité et la promotion des choix de transports durables lorsqu’ils sont une alternative efficace est une mesure concrète pour réussir la transition écologique. » 

Mise à jour : Les liaisons entre Roissy-CDG et Bordeaux, ainsi qu’entre Roissy et Nantes ne devraient pas tomber sous le coup de l’interdiction puisque c’est le temps de trajet entre deux gares qui est retenu. Dans ces deux cas précis, les temps de trajets en train sont de l’ordre de 3h30 pour la gare de Bordeaux et de 3h pour Nantes. De même, les liaisons entre Roissy-CDG et Lyon et Rennes, ainsi qu’entre Lyon et Marseille devraient également échapper à l’interdiction de l’avion, l’offre ferroviaire actuelle ne permettant pas d’arriver suffisamment tôt à Roissy-CDG et à Lyon/St-Exupéry pour pouvoir prendre les vols en correspondance.

Pour rappel, la règle de substitution stipule que l’alternative ferroviaire doit être que l’alternative ferroviaire doit offrir un service de qualité équivalente, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Cependant, l’interdiction pourrait s’appliquer si la SNCF modifie ses horaires du matin et du soir en conséquence.