SNCF Voyageurs souhaite réduire ses émissions carbone et prolonger la vie des trains

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SNCF Voyageurs a présenté son premier rapport de durabilité et ses engagements pour la prolongation de la vie des trains. Le groupe espère réduire de 20% ses émissions d’ici 2030 et veut prolonger la durée de vie de 104 rames TGV.

A l’occasion d’une conférence de presse organisée ce jeudi 21 septembre, SNCF Voyageurs présentait son rapport de durabilité. Selon Christophe Fanichet, son Directeur Général, le train représente 1% des émissions de CO2 émises par l’industrie du transport. « En 2022, les trajets en train ont permis d’éviter l’émission de 13 millions de tonnes de CO2. L’objectif d’ici 2030 est d’abaisser ce chiffre de 20% », déclare-t-il. Pour y parvenir, le groupe souhaite réduire ses émissions directes (énergie et matériel), réduire les achats et leur poids carbone et réduire les émissions induites par le train qui sont principalement le rabattement/diffusion des voyageurs (39%). « Il y a plusieurs sujets sur lesquels nous travaillons, dont l’expérimentation des trains hybrides, à batterie et à hydrogène, ou bien encore les programmes OPTER pour les régions (TER) et BOTOX pour les TGV », ajoute-t-il.

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Concernant ses deux programmes de prolongation de la durée de vie des trains, Xavier Ouin, Directeur Général du Matériel chez SNCF explique : « Lorsque l’on achète du matériel, nous partons du principe que c’est pour 40 ans. Désormais, nous intégrons également une logique ‘d’obsolescence déprogrammée’ et de réhabilitation des trains ». Le TGV M, dont les premières livraisons sont prévues fin 2024, devrait par exemple consommer -20% d’énergie par rapport au modèle précédent et sera composé à 97% de matériaux recyclables. Pour les anciennes rames, là aussi la SNCF a un plan.

Coup de jeune pour les anciennes rames avec BOTOX

Le programme BOTOX devrait permettre d’accroître l’offre TGV en prolongeant la durée de vie des rames. L’objectif : éviter l’obsolescence des matériels et les utiliser de façon optimale. Selon Alain Krakovitch, Directeur de TGV-Intercités, ce plan devrait permettre d’accroître de 9,5% le nombre de sièges par rame et augmenter ainsi la capacité des TGV. Au total, 104 rames sont éligibles au programme et seront expertisées d’ici 2024. Les éléments qui sont pris en compte pour statuer du devenir d’une rame sont de plusieurs natures : état de la structure de la rame, de la partie métallique, du chaudron et également des boggies, ainsi que des installations électriques. Certaines rames pourront voir leur vie prolongée de 10 ans et certaines de 2 à 4 ans.

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Les premières rames rénovées circuleront début 2026 sur l’axe Atlantique. Coût de l’investissement ? Plusieurs centaines de millions d’euros et environ 2 millions d’heures de travaux dans les technicentres selon SNCF Voyageurs. Concernant l’impact sur l’évolution des tarifs pour les voyageurs, Alain Krakovitch considère que cet investissement est nécessaire et qu’en augmentant la capacité des rames, les prix pourraient être revus à la baisse, « selon l’évolution de divers éléments extérieurs qu’on ne contrôle pas ».